Marseille : un surveillant des Baumettes mis en examen pour avoir facilité deux agressions

Le surveillant des Beaumettes estime pour sa part avoir été piégé par les détenus.
Le surveillant des Beaumettes estime pour sa part avoir été piégé par les détenus. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP
Le surveillant est accusé d'avoir ouvert la porte d'une cellule pour permettre à des détenus d'y pénétrer afin d'agresser au cutter un autre prisonnier.

Un surveillant du centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille a été mis en examen, le 23 février, pour avoir ouvert la porte d'une cellule à des détenus qui s'y sont engouffrés afin d'y commettre une agression avec un cutter, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire. Âgé de 33 ans, le gardien a été placé sous contrôle judiciaire par un juge d'instruction marseillais, alors que le parquet de Marseille avait requis son placement en détention provisoire. Il devra pointer au commissariat une fois par semaine et a l'interdiction de se rendre aux Baumettes.

Des précédents. Mis en examen pour mise en danger d'autrui, le surveillant assure que, le 29 décembre 2016, lorsqu'il il avait ouvert la porte à deux détenus, il pensait qu'il s'agissait de leur cellule, s'estimant grugé. Le 17 juillet et le 15 août, il aurait cependant agi de la même manière permettant l'accès d'un détenu à une cellule voisine, où son occupant avait été légèrement molesté. L'administration lui reproche par ailleurs d'avoir établi un faux rapport au sujet d'une agression au couteau commise le 29 novembre. Il se voit reprocher d'avoir "entravé le déroulement d'une enquête judiciaire destinée à identifier les auteurs de violences volontaires avec arme, en procédant à la réintégration prématurée des détenus présents dans la coursive où avait eu lieu l'agression et parmi lesquels se trouvaient nécessairement les auteurs".

Un "manque de moyens" ? Initialement présenté devant le tribunal correctionnel pour être jugé en comparution immédiate au sortir de sa garde à vue, avec trois détenus, le choix a été fait d'ouvrir une information judiciaire. "Ce surveillant est un élément qui, en onze ans de pénitentiaire, n'a jamais attiré l'attention sur lui, affirme son avocate Me Marina Laure. Ce qui lui est reproché relève d'éventuelles fautes professionnelles non intentionnelles dues à un manque de moyens manifeste et à un épuisement qui l'avait conduit en arrêt maladie".