Marseille : un partenariat public-privé pour rénover 34 écoles critiqué par l'opposition

L'opposition critique le recours au partenariat public-privé.
L'opposition critique le recours au partenariat public-privé. © FRED DUFOUR / AFP
  • Copié
Nathalie Chevance, édité par Dylan Gamba , modifié à
La municipalité, emmenée par le maire Jean-Claude Gaudin, privilégie le partenariat public-privé pour financer les travaux, qui s'élèvent à un milliard d'euros. "Une bombe fiscale à retardement", craint l'opposition. 

Murs décrépis, préfabriqués d’un autre temps, des dalles avec de l’amiante… La mairie de Marseille, régulièrement épinglée pour le délabrement de certaines écoles publiques, s’apprête à lancer un vaste plan de rénovation des classes. Mais les travaux coûtent cher : un milliard d’euros pour 34 établissements. Quelque 26 établissements de type "Pailleron", c’est-à-dire à structure métallique, vont devoir être détruits et reconstruits et six nouveaux groupes scolaires vont être créés.  

10 millions d'euros par an, dans un premier temps. Pour payer ces travaux, la mairie plaide en faveur d’un partenariat public-privé, solution selon elle la moins risquée et la plus rapide. Ce plan inédit passera par un loyer que devra payer la municipalité : 10 millions d’euros par an, dans un premier temps, mais sans doute le triple au fur et à mesure des travaux. 

"L'école publique reste l'école publique". Une décision critiquée par certains qui craignent une privatisation de l’école, mais défendue par le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin. "On nous fait un mauvais procès de dire que l’on va tout filer à Bouygues ou à Vinci. Pour qui on me prend ?", s’emporte-t-il au micro d’Europe 1. "Il va de soi que l’école publique reste l’école publique", conclut-il.

"Une bombe fiscale à retardement". Une prise de position qui ne rassure pas Benoit Payan, chef de file des socialistes dans la cité phocéenne. "Il n’y a pas d’autre exemple en France d’une telle aberration. Elle est financière et morale", explique-t-il. "Pourquoi faire venir des consortiums de banquiers et de promoteurs pour construire des préaux et des écoles ? C’est une bombe fiscale à retardement qui est en train d’être mise en place", avance-t-il.

Nombreux établissements situés en réseaux d'éducation prioritaire. La situation est d’autant plus pressante que Marseille, ville qui compte le plus grand nombre d’écoles situées en réseau d’éducation prioritaire, comptera 419 classes dédoublées à la rentrée 2018-2019. "L'impact technique et financier de cette mesure est plus fort à Marseille qu'ailleurs", a souligné Jean-Claude Gaudin au cours d'une conférence de presse. Il est "désormais plus difficile de trouver des locaux disponibles supplémentaires", a-t-il précisé.