Marseille : un directeur de recherche du CNRS, accusé d'agression sexuelle, révoqué

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Les deux victimes ont porté plainte durant l'été. Le directeur de recherche avait été mis à pied début septembre. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP
Deux femmes accusent un directeur de recherche du CNRS, avec qui elles travaillaient, d'agression sexuelle et d'harcèlement sexuel, amenant le conseil disciplinaire à la révoquer.

Un directeur de recherche du CNRS, accusé d'agression et de harcèlement sexuel à Marseille, a été révoqué de la fonction publique, a appris l'AFP mardi auprès d'un responsable de la CGT. L'homme, qui exerçait au sein d'un laboratoire rattaché à l'Institut hospitalo-universitaire d'infectiologie (IHU) de Marseille, a été révoqué le 19 octobre par le conseil disciplinaire du CNRS, selon la décision publiée au Bulletin officiel du CNRS et relayée notamment par le site d'informations locales Marsactu.

Deux femmes l'accusent. Deux femmes, une ingénieure d'étude et une étudiante en thèse, l'accusent pour l'une de l'avoir agressée en 2015 et pour l'autre de harcèlement depuis "plusieurs années", a précisé Cédric Bottero, co-secrétaire général CGT Ferc Sup de l'Université d'Aix-Marseille. Dans sa décision, le CNRS évoque "des agissements de harcèlement sexuel" et "des faits d'attouchements sexuels" dans le cas d'une des deux femmes, une "jeune étudiante étrangère" placée sous la responsabilité du directeur de recherche en question. Il explique aussi qu'il a "tenu de manière répété des propos à connotation sexuelle, 'blagues à caractère sexuel, remarques sexistes', et adopté un comportement déplacé à l'égard de certains personnels du laboratoire", notamment féminin.

Des "fautes incompatibles" avec ses responsabilités. "Il ressort des témoignages recueillis et entretiens menés par la délégation [...] du CNRS que M. X a eu, à l'égard de Mme A et Mme B, un comportement dénigrant et oppressant caractérisé notamment par des critiques répétées sur leur activité y compris devant des collègues, des insultes et des pressions", poursuit encore le président du CNRS Alain Fuchs dans cette décision. "Les fautes commises par M. X sont incompatibles avec les responsabilités qu'il exerce en qualité d'encadrant de stagiaires, doctorants et post-doctorants", conclut le document.

Les deux victimes ont porté plainte durant l'été. Le directeur de recherche avait été mis à pied début septembre après une visite le 7 juillet des Comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l'unité de recherche.