Marseille : trois arrestations après des violences dans un camp de Roms

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Sept personnes ont dû être hospitalisées à l'issue d'une série d'incidents dans un bidonville du nord de la cité phocéenne. 

Trois personnes ont été interpellées à Marseille après une série d'incidents entre des personnes non identifiées et les Roms d'un bidonville installé au nord de la ville, dont plusieurs ont été blessés, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Parmi ces arrestations, deux ont eu lieu pour de nouveaux jets de pierre, survenus mardi.

"On a tous eu très peur". Derrière les imposantes grilles vertes qui barrent l'entrée du camp, dans des bâtiments industriels désaffectés du nord de Marseille, une dizaine de personnes racontent mercredi que leur lieu de vie a été pris pour cible pendant le week-end. "On a tous eu très peur", témoigne Andrada, une Rom de 15 ans, qui explique vivre depuis cinq ans à Marseille, où elle est scolarisée, en troisième.

"Une première fois, ils sont venus et ils nous ont dit 'fermez vos gueules tous les Roumains', ils nous ont dit de partir", relate-t-elle. Plus tard, les assaillants sont revenus et ont lancé des bouteilles et des objets à l'intérieur du camp, ajoute-t-elle, expliquant que des Roms ont été blessés au ventre, criblé de "boutons rouges".

Des cocktails molotov et un sabre japonais. Selon le parquet qui appelle à la prudence sur le déroulé des événements, une première altercation a éclaté lundi vers 22 heures, "entre des individus appartenant à la communauté rom d'une part et des jeunes Maghrébins d'autre part". Un Rom de 40 ans a alors été blessé au bras "au katana", un sabre japonais.

Peu après minuit, plusieurs Roms ont été légèrement blessés par "du tout petit plomb, vraisemblablement de la grenaille (...) Il semblerait que ce soit accidentel, ils auraient été blessés par un camarade qui manipulait une arme, un tout petit calibre", selon le parquet. Un cocktail molotov aurait également été lancé, sans exploser.

Sept personnes ont dû être hospitalisées, toujours de source judiciaire. Deux d'entre elles l'étaient encore mercredi matin, dont un adolescent de 14 ans. L'enquête doit permettre de savoir si ces incidents sont liés. En attendant, la surveillance a été renforcée autour du camp de Roms, dans un contexte tendu avec le voisinage. L'enquête a été confiée aux policiers de la sûreté départementale de Marseille.