Marseille : Patrice Evra, jour de jugement pour le "Tonton cogneur"

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Patrice Evra sera fixé sur son sort au sein du monde professionnel de football vendredi © BORIS HORVAT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ancien capitaine de l'équipe de France saura vendredi s'il est licencié par son club et suspendu par l'UEFA après son coup de pied à un supporteur de l'OM lors d'un entraînement d'avant-match le 2 novembre.

Patrice Evra va savoir vendredi ce que lui coûte son coup de pied à un supporter de l'Olympique de Marseille jeudi 2 novembre. Il est entendu par son club, qui pourrait le licencier, et jugé par l'UEFA, qui devrait le suspendre.

Un risque de suspension. Fameux précédent, le geste de kung-fu d'Éric Cantona, au sommet de sa gloire à Manchester United, en 1995, avait valu huit mois de suspension au "King" par la Fédération anglaise. "Tonton Pat", dont le sympathique surnom a été bien terni dans l'affaire, risque le même genre de suspension de la confédération européenne, puisque son coup de sang précédait un match d'Europa League à Guimaraes, au Portugal. Il avait été exclu avant même le coup d'envoi, une première dans la compétition.

Une rencontre avec le président du club. L'ancien capitaine de l'équipe de France saura vendredi s'il est licencié de son club et suspendu par l'UEFA après son coup de pied à un supporteur de l'OM lors d'un entrainement une semaine plus tôt. Logiquement, le club devrait vouloir prononcer sa sanction avant l'UEFA, pour montrer qu'il garde la main sur le dossier. Selon L'Équipe, Evra devrait être reçu par le président Jacques-Henri Eyraud, de retour ce jour-là de Miami, où il accompagnait des élus aux festivités du jumelage entre les cités phocéenne et floridienne.

Une seule déclaration, vue comme une provocation. Evra ne s'est pas exprimé depuis les incidents autrement que sur son compte Instagram, où il remerciait en anglais les "vrais fans de l'OM". Sur l'image, on voit un poster de lui en train de faire des pompes en match, placé derrière un canapé où est posé un panda en peluche, un curieux montage vécu comme une "provocation" par les Fanatics, le groupe de supporters dont est membre la victime du coup de pied.

"Ce n'est pas un comportement acceptable". Le propriétaire du club, Frank McCourt, avait réagi depuis Miami. Ce n'est "pas un comportement acceptable, et pour le joueur, et pour les supporters", selon des propos rapportés par La Provence. "Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons tolérer à l'OM, c'est aussi simple que ça". "Il est vraiment dommage de voir un grand joueur comme Patrice pousser jusqu'à un tel comportement", a ajouté l'homme d'affaires américain, englobant l'attitude des supporters insultants dans son reproche.

"On va partager la faute" entre Evra et les supporters. Pour le patron des Yankee, Michel Tonini, "ce n'est pas possible qu'il rejoue au Vélodrome, les dirigeants l'ont compris, mais en même temps c'est compliqué pour eux de donner raison aux supporters". "C'est Evra, tête de gondole du projet, donc on va partager la faute, on ne peut pas se dédire complètement, il faut quand même montrer aussi du doigt les supporters", regrette-t-il.

Le 2 novembre, Evra avait donné un coup de pied haut à un supporter qui l'invectivait. Le lendemain il était mis à pied par Eyraud. Dimanche contre Caen (5-0) le divorce était officialisé par les supporters, qui l'ont insulté en chansons et ont déployé des banderoles sans appel : "Tu t'es cru au-dessus de l'institution OM. Evra casse-toi".

La fin d'une carrière ? Après le jugement des supporters, les sentences officielles vont tomber vendredi pour Evra. À 36 ans, une suspension de l'UEFA pourrait signifier une fin de carrière sur un couac terrible pour celui qui fut le capitaine de l'équipe de France, de triste mémoire, à Knysna, lors de la fameuse "grève du bus" en 2010.