Mariages chinois de Tours : peines aggravées en appel

Lise Han avait été condamnée en première instance à 30 mois de prison, dont un an ferme.
Lise Han avait été condamnée en première instance à 30 mois de prison, dont un an ferme. © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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avec AFP , modifié à
La principale accusée dans l'affaire des mariages chinois de Tours, Lise Han, a vu sa peine alourdie mercredi en appel à quatre ans de prison, dont un an avec sursis. 

La cour d'appel d'Orléans a aggravé mercredi les peines infligées aux quatre protagonistes de l'affaire d'escroquerie et de détournement de fonds publics dite "des mariages chinois" de Tours. La principale accusée, Lise Han, originaire de Taïwan, a été condamnée à quatre ans de prison, dont un an avec sursis. En raison de son absence lors du prononcé de l'arrêt de la cour, un mandat d'arrêt a été délivré contre l'ancienne maîtresse de Jean Germain, l'ex-sénateur-maire socialiste de Tours. Celui-ci avait préféré se suicider en avril 2015 plutôt que de comparaître devant le tribunal correctionnel de Tours dans cette affaire.

Une peine plus lourde. La cour est allée au delà des réquisitions de l'avocate générale Elise Tamil qui avait demandé, lors de l'audience en appel le 11 octobre dernier, une peine de 36 mois de prison, dont un an et demi ferme contre Lise Han. Celle-ci avait été condamnée le 7 janvier 2016 par le tribunal correctionnel de Tours à 30 mois de prison, dont un an ferme, notamment pour prise illégale d'intérêt, escroquerie et détournement de fonds publics. Elle a également été condamnée en appel pour abus de biens sociaux, chef d'accusation pour laquelle elle avait été relaxée en première instance.

750.000 euros de marchés publics. Entre 2007 et 2011, Lise Han organisait des "noces romantiques" pour les touristes chinois dans la région des Châteaux de la Loire. Aux termes de marchés de plusieurs centaines de milliers d'euros conclus entre la mairie de Tours et la société qu'elle avait créée, des couples chinois venaient renouveler leurs vœux devant le maire de la ville, dans le cadre d'un programme touristique. Maîtresse à l'époque de Jean Germain, elle avait été embauchée à la mairie pour superviser les échanges avec la Chine en 2008. Même si elle avait alors démissionné de la direction de son entreprise, elle continuait de fait à en tirer les ficelles. Elle aurait ainsi empoché près de 750.000 euros de marchés publics pour l'organisation entre 2008 et 2011 de la célébration de 240 mariages symboliques de couples chinois. Elle percevait en outre son salaire à la mairie de Tours ainsi que 3.000 euros auprès de chaque couple.