"Marée populaire" à Paris : une quarantaine d'arrestations en marge du défilé, brefs incidents

De brefs incidents ont aussi éclaté à Nantes.
De brefs incidents ont aussi éclaté à Nantes. © AFP
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avec AFP , modifié à
Quarante-trois personnes ont été interpellées en début de manifestation samedi à Paris, en marge du défilé contre la politique d'Emmanuel Macron, a indiqué la Préfecture de police.

Une quarantaine de personnes ont été interpellées samedi à Paris en marge de la manifestation contre la politique d'Emmanuel Macron, émaillée par quelques brefs incidents, a-t-on appris auprès de la préfecture de police.

Selon un dernier bilan de la PP (préfecture de police) à 18h30, 43 personnes ont été arrêtées - dont 32 en amont de la manifestation - et 36 d'entre elles ont été placées en garde à vue, notamment pour port d'arme, rébellion ou participation à un groupement en vue de commettre des violences. La PP avait prévenu dès vendredi qu'elle procéderait à de "nombreux contrôles" en amont du cortège pour détecter d'éventuelles armes et personnes violentes. Environ 1.400 policiers étaient mobilisés pour assurer la sécurité.

Le phénomène black blocs". "On veut éviter autant que faire se peut le phénomène black blocs" (militants radicaux de l'ultra gauche, ndlr), a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, depuis la salle de commandement de la préfecture de police. "J'espère que ce défilé sera un défilé calme, où les gens peuvent exprimer leur opinion. Nous sommes dans un État républicain et ceux qui veulent casser, piller, voire s'en prendre aux forces de l'ordre, sont arrêtés de manière préventive", a-t-il ajouté. 

"Il faut que les personnes qui veulent exprimer leur opinion, puissent s'opposer aux casseurs", a estimé sur BFMTV Gérard Collomb, appelant les manifestants à "ne pas être complices de ce qui se passe par leur passivité".

Quelques brefs heurts ont opposé des manifestants cagoulés aux forces de l'ordre, qui ont répondu aux jets de projectiles par des tirs de gaz lacrymogène. Un policier a été blessé par un tir de mortier, a précisé la PP. Alors que le cortège de tête rejoignait la place de la Bastille aux cris de "Tout le monde déteste la police", "On est tous des casseurs" ou en entonnant le chant italien "Bella ciao", quelques banques et abribus ont été tagués sur le parcours.

À l'arrivée des premiers manifestants sur la place, les quelque dizaines de personnes cagoulées et vêtues de noir qui s'étaient fondues parmi les manifestants ont quitté le cortège. 

"La République coupe aussi des mains". En milieu d'après-midi, alors que le cortège arrivait place de la République, un des manifestants, vêtu de noir et cagoulé, est monté sur la statue et a tagué sous les vivats de la foule: "La République aussi coupe des mains #Zad #Collomb".

L'inscription se réfère à l'accident survenu à Notre-Dame-des-Landes cette semaine, dans lequel un manifestant a perdu sa main en ramassant une grenade des forces de l'ordre. Mardi à Paris, en marge de la manifestation des fonctionnaires, plus d'une centaine de personnes, dont des mineurs, avaient été arrêtées, la plupart pour avoir tenté d'occuper le lycée Arago (dans le XII ème arrondissement).

Nantes : des incidents en marge de la "marée populaire"

Des incidents ont éclaté samedi lors de la manifestation à Nantes, quand le cortège de tête, composé d'une centaine de militants anticapitalistes vêtus de noir, est passé devant la préfecture. Des manifestants ont lancé divers projectiles (bouteilles en verre, pierres, billes de peinture, lacrymogènes, bâtons et papier toilette) en direction des forces de l'ordre, qui ont répliqué en faisant usage d'une lance à eau. Le cortège s'était ébranlé vers 15h15 du château des ducs de Bretagne, derrière des banderoles proclamant: "À l'attaque - Engloutissons Macron", "Gardez la haine fraîche" ou encore "Ni Macron ni matraque".  Les anticapitalistes en tête ont scandé 'la police mutile, la police assassine" et "Maxime on pense à toi", en référence à cet étudiant de 21 ans, qui a eu la main arrachée mardi sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en ramassant une grenade GLI-F4. De nombreux manifestants arboraient aussi un gant rouge en soutien.