Marche silencieuse à Paris en mémoire d'un adolescent tué lors d'une rixe

Hismaël a été poignardé samedi dernier dans le XI ème arrondissement de la capitale, dans le quartier de la Roquette où il avait grandi. (Illustration)
Hismaël a été poignardé samedi dernier dans le XI ème arrondissement de la capitale, dans le quartier de la Roquette où il avait grandi. (Illustration) © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP
Plusieurs centaines de personnes ont défilé en silence samedi après-midi à Paris, en mémoire d'Hismaël, 15 ans, poignardé le 13 janvier dans le quartier de la Bastille. 

"Un temps de paix et d'amour": plusieurs centaines de personnes ont défilé en silence samedi après-midi à Paris, en mémoire d'un jeune de 15 ans poignardé lors d'une rixe entre bandes rivales le week-end dernier.

Hismaël, 15 ans, a été poignardé samedi dernier dans le XI ème arrondissement de la capitale, dans le quartier de la Roquette où il avait grandi, à deux pas de la Maison des jeunes et de la culture (MJC), où il venait faire du hip-hop ou participer à des projets collectifs. Près de 500 personnes se sont massées devant le local de cette structure associative avant de gagner, lentement et dans un silence recueilli, le lieu du crime, où fleurs et mots d'amitiés ont été déposés.

"Retrouver l'apaisement nécessaire au vivre-ensemble". La famille avait appelé à cette marche pour "un temps de paix et d'amour à la mémoire et à l'image d'Hismaël" pour "retrouver l'apaisement nécessaire à ce vivre ensemble, entre jeunes des quartiers de Paris qui se ressemblent et doivent se rassembler", selon un communiqué.

Quatre adolescents mis en examen et écroués. Quatre adolescents de 15 ans ont été mis en examen et écroués mardi notamment pour homicide volontaire et violences aggravées, dans l'enquête sur la rixe entre bandes rivales des XI ème et XIX ème arrondissements de Paris.

"On a perdu un p'tit frère". Dans son quartier, la consternation domine. "On sait qu'il y a des bandes qui défendent leur territoire, mais c'est la première fois qu'on est confronté à une telle violence", a déclaré un éducateur. Le visage juvénile d'Hismaël, souriant, coupe en brosse et regard doux, est encore placardé, avec d'autres, sur le mur extérieur de la MJC: "parce qu'il venait tout le temps, on avait tiré son portrait. Ces temps-ci, il venait faire des crêpes et les vendait pour financer un projet pour aller au ski", a expliqué Yves Ben Ayoun, un des animateurs de la MJC. Dans la foule compacte et triste, Madeleine, la cinquantaine, s'est souvenue "d'un gentil gosse" qui jouait avec sa fille. Un adolescent renfrogné, capuche sur la tête, dit lui avoir "perdu un p'tit frère".