Selon un syndicat policier, 95% des revendications de leur base concernent le ministère de la Justice, qui n'est pas le leur. 1:33
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Chloé Triomphe avec M.D , modifié à
Alors que de nouvelles manifestations de policiers ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi, les organisations syndicales ont porté de nouvelles revendications au ministre de la Justice. 

Ils ne décolèrent pas. Malgré la mobilisation du gouvernement, les policiers ont de nouveau manifesté dans la nuit de mercredi à jeudi suite à l'agression de leurs collègues à Viry-Chatillon. Les organisations syndicales, confrontées elles-mêmes à la colère de leur base, ont été reçues mercredi longuement par le garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas. Le ministère de la Justice cristallisant le mécontentement.

Des statistiques sur les agressions de policiers. Selon un syndicat, 95% des revendications de leur base concernent en effet ce ministère qui n'est pas le leur. Une première demande est mise en avant : obtenir des statistiques sur les agressions de policiers et sur les sanctions données par les juges.

"Le ministre de la Justice s'est engagé à nous fournir ces chiffres le plus rapidement possible", se félicite Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie-Officiers. "Il y aura un suivi appuyé par une circulaire. C'est inédit puisque ce sont les policiers qui enclenchent ou qui incitent une circulaire au garde des Sceaux", abonde-t-il, avant d'ajouter : "tout ça fait que nous espérons que les choses avanceront mais encore une fois on est bien conscients que certains magistrats sont encore dans l'angélisme et la culture de l'excuse."

"Pas de réponse sur les sujets essentiels". Mais, pour certains syndicats comme Alliance, cette circulaire promise est insuffisante. "Nous n'avons pas eu de réponse sur les sujets essentiels", déplore Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat. Lui cite ainsi "le rétablissement des peines plancher contre ceux qui agressent les forces de l'ordre". "Il faut nous aider", demande-t-il encore, "il faut que cette peur change de camp".

Et pour rétablir cette mesure instaurée par la droite puis abolie par la gauche, les organisations syndicales vont dès aujourd'hui demander un rendez-vous à François Hollande.