Manifestations de chauffeurs : Uber reconnaît des "indemnisations"

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avec AFP , modifié à
La société de transport a avoué avoir effectué des versements en indemnisation à des chauffeurs Uber lors de l'épisode de grève. Une initiative isolée, jure le géant américain. 

Uber France a reconnu mercredi que des versements avaient été effectués à des chauffeurs, comme "indemnisation", pendant leur mouvement de protestation, mais a assuré qu'il s'agissait d'une initiative isolée et que l'entreprise y avait "immédiatement" mis fin.

100 euros. "Une équipe au sein d'Uber a offert jusqu'à cent euros d'indemnisation à quelques chauffeurs, en tant que compensation symbolique de la perte de chiffre d'affaires subie en raison des rassemblements", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la plateforme de mise en relation avec des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC). Des rumeurs avaient circulé sur les réseaux sociaux en fin de semaine dernière sur des versements de 100 euros par le géant américain du VTC à des chauffeurs qui prouveraient, photo à l'appui, qu'ils manifestaient. Le porte-parole d'Uber France a indiqué mercredi qu'"un petit nombre de chauffeurs a été contacté par téléphone, avant que la direction de l'entreprise ne soit informée de cette initiative et ne décide d'y mettre fin immédiatement".

Les raisons de la mobilisation. Les chauffeurs travaillant via les plateformes de type Uber, SnapCar ou Chauffeur-Privé mais exerçant avec une licence de transport collectif (Loti) sont mobilisés depuis plus d'une semaine. Ils demandent un gel des mesures prises par le Premier ministre Manuel Valls après un mouvement de colère des taxis fin janvier, notamment la mise en demeure aux plateformes de se mettre en conformité d'ici au 28 février avec la réglementation. Celle-ci stipule que les Loti ne peuvent pas effectuer de transports individuels, contrairement aux détenteurs des licences VTC, jusqu'à récemment plus difficiles à obtenir. Les chauffeurs Loti redoutent par conséquent de se voir déconnectés des plateformes et de perdre ainsi leur plus importante source de revenus.

"Plus de 10.000 chauffeurs professionnels risquent de perdre leur emploi en raison d'une décision du gouvernement. Ils nous ont demandé de leur apporter notre soutien ; c'est ce que nous avons fait en suspendant notre application hier" mardi, a expliqué le porte-parole d'Uber. De même source, "nous aidons également les chauffeurs dont les voitures ont été endommagées pendant les manifestations".