"Malaises" inexpliqués dans une école : rentrée retardée pour 236 élèves en Guadeloupe

école, guadeloupe, Pointe-à-Pître crédit : JULIEN TACK / AFP - 1280
Les élèves ont manqué un mois d'école en comptant les vacances © JULIEN TACK / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour une raison encore inconnue, une dizaine d'élèves, trois enseignants et deux parents ont fait des malaises au sein du groupe scolaire. 

Plus de 200 élèves d'école maternelle et primaire ont fait jeudi leur rentrée avec une semaine de retard en Guadeloupe. Ils avaient déjà manqué plusieurs semaines de classe avant les vacances de Noël, à la suite de "malaises et gênes respiratoires" inexpliqués dans leur établissement d'origine.

Une rentrée mal anticipée. L'école de Grand Bois, au Gosier (commune de la Grande Terre), est fermée depuis le 9 décembre suite à de mystérieuses "émanations" ayant provoqué des "gênes respiratoires" chez certains élèves, enseignants et même parents d'élèves. "Nous sommes dépités", a confié Sylviane Thénard, représentante de la FAPEG (Fédération des associations de parents d'élèves de la Guadeloupe) du groupe scolaire concerné.

Elle dénonce "un manque d'anticipation de la mairie" pour le redéploiement de 236 enfants de maternelle et primaire dans cinq écoles de la commune. Elle déplore que les enfants n'aient "pas eu école pendant un mois au total" (vacances de Noël comprises). Jean-Pierre William, élu délégué à l'Éducation au Gosier, demande "que tout le monde garde sa sérénité" face à "une situation exceptionnelle, une première en Guadeloupe", expliquant l'organisation tardive du redéploiement par les "vacances de Noël". 

Un parent d'élèves a fait un oedème de Quincke dans la cour de l'école. Les premiers symptômes sont survenus le 2 décembre, explique Sylviane Thénard : "une vingtaine d'enfants ont été pris en charge par le SAMU et deux ont été transportés par les pompiers à l'hôpital". L'école a rouvert le 7 décembre mais deux jours plus tard, de nouveaux "malaises" ont affecté "une dizaine d'enfants et deux enseignants", entraînant une nouvelle fermeture. Le 14 décembre, "un parent d'élèves a eu un oedème de Quincke", alors qu'il était dans la cour de l'école maternelle, "et a dû être admis aux urgences".

"C'est ce jour-là qu'on s'est rendu compte que la maternelle aussi était concernée", explique Sylviane Thénard. "Deux enseignantes et un autre parent, au terrain allergique, ont aussi été incommodés", poursuit-elle.

Des analyses pour mieux comprendre. Le problème pourrait être d'ordre "microbiologique", à cause de "moisissures", selon Jean-Pierre William : "des analyses ont été demandées et envoyées en métropole, on devrait avoir les résultats d'ici 10 jours. Nous, on veut des résultats clairs", a-t-il ajouté. Patrick Saint-Martin, directeur du pôle veille et sécurité sanitaire de l'ARS, explique que chaque enfant et adulte ayant ressenti des troubles doit être "réinterrogé" dans le cadre des "enquêtes clinique et épidémiologique".

Si l'acte malveillant "fait partie des scénarios possibles", les recherches s'orientent "aujourd'hui vers des recherches de stimuli ou d'objet causal plutôt de nature biologique soit des bactéries, des moisissures ou des micro-organismes" comme "les déjections de chauve-souris" pouvant contenir "des bactéries, virus ou agents pathogènes", précise-t-il. Des analyses ont été confiées à l'Institut Pasteur de Guadeloupe et dans l'hexagone. Quatre classes de maternelle, six de primaire et une classe Ulis (unité localisée pour l'inclusion scolaire) sont concernées.