Magnanville : que faisait l'ADN du nouveau suspect sur l'ordinateur des victimes ?

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Alain Acco, édité par A.H.
Mohamed Lamine A., un proche de Larossi Abballa, le djihadiste qui a assassiné un couple de policiers à Magnanville en juin 2016, a été mis en examen lundi. Son ADN a été retrouvé sur l'ordinateur des victimes.

L'ADN d'un deuxième homme a été retrouvé sur le clavier d'ordinateur de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, le couple de deux policiers assassinés en juin 2016 dans leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines. Cet ordinateur avait été utilisé pour revendiquer le double crime sur Internet. 

Un rebondissement de taille. Le suspect, identifié comme Mohamed Lamine A., connu pour sa radicalisation, a été arrêté lundi matin par le Raid, interrogé par la SDAT (sous-direction antiterroriste de la PJ). Dans la soirée, il a été mis en examen, notamment pour complicité d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste. Si Larossi Abballa, l'auteur principal présumé de l'attentat, a été tué lors de l'assaut du Raid, ce nouveau rebondissement est la preuve que les investigations se poursuivent. Mais à ce stade, les enquêteurs n'ont pas établi le rôle précis du nouveau suspect. Ils ne savent pas avec certitude comment et pourquoi son ADN a été retrouvé sur les lieux du crime.

Présent sur les lieux de l'attaque ? Deux explications sont possibles. Soit le suspect est entré dans la maison, ce soir-là, pour aider l'assassin à revendiquer son crime sur Internet. Il se serait alors enfui sans que les voisins ne le voient, et avant que les policiers ne bouclent le quartier. Soit son empreinte génétique a été transportée là, sans le vouloir, par le terroriste. C'est ce que l'on appelle un "ADN de transfert". Sa présence sur les lieux du crime démontre, a minima, que les deux hommes se sont rencontrés avant l'attentat. Mais à quel moment, à quel endroit précis ? C'est toute la question. Selon nos informations, le téléphone portable de Mohammed Lamine A. a borné ce jour-là dans le secteur de Magnanville. 

Son entourage radicalisé. À l'époque, comme son frère aîné, mis en examen dans le dossier, cet islamiste radicalisé de 24 ans avait passé trois jours en garde à vue, sans être poursuivi. Au printemps dernier, il a été interrogé une seconde fois. Entre temps, Mohamed Lamine A. avait passé quatre mois en détention provisoire. Il a été mis en examen dans l'affaire des bonbonnes de gaz de Notre-Dame de Paris pour "non dénonciation d'un crime terroriste", car il était le fiancé virtuel de l'une des jeunes femmes du commando.