Trente ans après, ouverture des archives du procès de Klaus Barbie

Le procès de Klaus Barbie s'est achevé il y a précisément trente ans (photo d'archives).
Le procès de Klaus Barbie s'est achevé il y a précisément trente ans (photo d'archives). © AFP
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avec AFP , modifié à
Après huit semaines d'un procès hors normes, le verdict concernant l'ancien officier nazi avait été rendu dans la nuit du 3 au 4 juillet 1987, devant plus de 150 parties civiles. 

Il y a 30 ans à Lyon - une première en France -, la cour d'assises du Rhône condamnait Klaus Barbie, reconnu coupable de "crime contre l'humanité", à la réclusion criminelle à perpétuité, après huit semaines d'un procès hors norme.

Un procès retentissant. Le verdict était tombé dans la nuit du 3 au 4 juillet 1987 dans la salle des pas perdus du palais de justice historique de la ville, qui avait été aménagée exceptionnellement en salle d'audience pour faire comparaître l'ancien officier nazi devant près de 150 parties civiles, représentées par 39 avocats, et plusieurs centaines de journalistes. Trente ans plus tard, à la tombée de la nuit, une illumination ornera lundi soir le bâtiment aux 24 colonnes qui borde la Saône. Puis l'Histoire résonnera de nouveau entre ses murs à l'occasion d'une cérémonie de commémoration organisée par les autorités judiciaires de Lyon, en présence de personnalités locales et de représentants d'associations.

Des archives consultables. Des archives vidéo des temps forts du procès, entièrement filmé durant 37 jours, seront diffusées, précédées de textes lus par des comédiens et rythmées par des intermèdes musicaux. La cérémonie se terminera par une minute de silence. Les archives du procès, conservées aux Archives nationales et aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, seront désormais librement consultables pour "contribuer sans relâche à lutter contre le révisionnisme et l'oubli", ont annoncé en parallèle les ministres de la Justice et de la Culture dans un communiqué diffusé lundi.

Barbie, surnommé le "boucher de Lyon", y fut le chef de la Gestapo durant la Seconde Guerre mondiale. En fuite pendant 40 ans, puis extradé de Bolivie en 1983 grâce au travail des époux Klarsfeld, il fut jugé pour la rafle de 44 enfants juifs et de sept encadrants dans la "colonie" d'Izieu (Ain) en avril 1944 ainsi que pour l'organisation d'un convoi de Lyon à Auschwitz le 11 août 1944. Le tortionnaire allemand, défendu par l'avocat Jacques Vergès, avait quitté le banc des accusés au 3e jour d'audience. Condamné à 73 ans, il est mort en prison le 25 septembre 1991 à 77 ans.