Lundi de Pentecôte : peu de salariés au travail

lundi de pentecote, illustration
Photo d''illustration.
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Olivier Samain, édité par B.P. , modifié à
La journée de solidarité instituée par le gouvernement Raffarin en 2004 est de plus en plus déconnectée du lundi de Pentecôte, qui était à l'origine le jour férié concerné. 

A l'origine de la Journée de solidarité, tout le monde devait travailler le lundi de Pentecôte. Plus de dix ans après l'instauration par le gouvernement Raffarin, en 2004, de cette journée, les choses ont bien changé, sur la forme, pas sur le fond.

Fonctionnement à la carte. En fait, la règle édictée à l'époque n'a tenu que quatre ans. Très vite, sous la pression du secteur du tourisme qui voyait d'un mauvais oeil son chiffre d'affaires du long week-end de la Pentecôte lui échapper, la loi a été revue. On a laissé aux entreprises la liberté de choisir le moment et la forme les plus adaptés à leur fonctionnement et aux aspirations de leurs salariés. La plupart des entreprises ont ainsi choisi de supprimer tout bonnement un jour de congé ou de RTT. D'autres ont opté pour une formule nettement moins douloureuse en décidant de répartir cette journée de travail non payé sur toute l'année, à raison d'une ou 2 minutes de rallonge de travail chaque jour, sans augmentation de salaire.

 

2,3 milliards récoltés en 2016. Le principe, lui, n'a pas été remis en cause. Les salariés doivent toujours travailler l'équivalent d'une journée supplémentaire dans l'année et ne sont pas rémunérés pour cette journée en plus. La somme ainsi gagnée, égale à 0,3% de la masse salariale annuelle, étant reversée par les entreprises à une caisse qui a été créée pour l'occasion, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. L'année dernière, ce sont près de 2,3 milliards d'euros qui ont été récoltés auxquels sont venus s'ajouter 740 millions d'euros provenant de la contribution versée par les retraités imposables. Tout cet argent sert à revaloriser l'allocation personnalisée d'autonomie, à aider les maisons de retraite à se moderniser. Il sert également à financer des dispositifs d'aide en faveur des handicapés.