L'un des principaux chefs présumés de l'ETA, l'Espagnol Mikel Irastorza, mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et écroué

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avec AFP
Mikel Irastorza a été interpellé samedi à Ascain, dans les Pyrénées-Atlantiques, ainsi que le couple qui est soupçonné de l'avoir hébergé.

L'Espagnol Mikel Irastorza, considéré comme l'un des principaux chefs de l'organisation séparatiste basque ETA encore en fuite, a été mis en examen mercredi à Paris par un juge antiterroriste et placé en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire. Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes tout comme le couple franco-espagnol qui l'hébergeait dans le sud-ouest de la France où ils ont tous les trois été interpellés samedi. Le couple, laissé libre, est soumis à un contrôle judiciaire.

Une opération franco-espagnole. L'interpellation de Mikel Irastorza samedi à l'aube à Ascain (Pyrénées-Atlantiques), dans le sud-ouest de la France, lors d'une opération conjointe des polices française et espagnole a porté un nouveau coup dur à l'organisation ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays basque et liberté en basque), déjà à l'agonie. Pour le ministère espagnol de l'Intérieur, cet homme de 41 ans originaire de Saint-Sébastien (province de Guipuzkoa) est "le plus haut dirigeant actuel du groupe terroriste ETA qui échappait à la justice". "C'est une figure vraiment importante de l'organisation ETA", relève une source proche du dossier en France. Il aurait succédé en 2015 à Iratxe Sorzabal et David Pla, deux dirigeants présumés arrêtés le 22 septembre 2015 à Saint-Étienne-de-Baïgorry (Pyrénées-Atlantiques), selon cette source.

Le couple avait lui aussi été interpellé, soupçonné d'héberger Irastorza dans une maison du bourg, en toute connaissance de son adhésion au mouvement séparatiste. Lui, Xabi Arin Baztarica, un cadre de 59 ans, est un ancien réfugié basque espagnol établi depuis longtemps au Pays Basque français. Sa femme, un Française âgée de 56 ans, est secrétaire.

Un mouvement de protestation. Environ 200 manifestants avaient protesté contre l'opération policière samedi soir à Ascain à l'appel de plusieurs mouvements nationalistes basques. D'abord entendus au commissariat de Bayonne, les trois suspects avaient été transférés lundi à Paris pour être interrogés dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d'une enquête ouverte vendredi sous l'autorité du parquet antiterroriste à Paris.