Loi Travail : Mailly n'"incrimine pas" les policiers, "en burn-out" selon lui

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avec AFP , modifié à
Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, ne veut pas jeter la pierre sur les policiers après les épisodes de violence lors des manifestations contre la loi Travail.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a souligné lundi qu'il n'"incriminait" pas les policiers pour les violences survenues en marge des manifestations contre le projet de loi travail, appelant à comprendre une profession "un peu en burn-out". 

Policier, "un métier pas facile". "Moi je ne remets pas en cause les policiers", a-t-il déclaré sur RTL, rappelant qu'il avait "condamné" l'affiche controversée d'un syndicat CGT qui entendait dénoncer les violences policières en montrant une matraque, une flaque de sang et un insigne de CRS. "S'il y a des dérapages", les policiers "doivent être sanctionnés, bien entendu, ça c'est logique. Mais ils font un métier pas facile avec parfois ordres, contre-ordres pas faciles à suivre sur le terrain", a expliqué le leader de FO.

En "burn-out". "Ils sont un peu en burn-out, faut bien comprendre aussi, entre l'état d'urgence, les manifs aujourd'hui, l'Euro 2016 demain", a-t-il ajouté, rappelant les "18 millions d'heures supplémentaires dans la police nationale qui aujourd'hui ne sont pas payées", les policiers ne pouvant "pas prendre tous leurs congés de récupération". "Donc je n'incrimine pas les policiers", a insisté Jean-Claude Mailly, assurant que des membres de FO participeraient à la manifestation prévue mercredi à l'appel notamment d'Alliance (syndicat majoritaire) contre "la haine anti-flic".

FO s'engage contre les casseurs. "On a toujours dénoncé" les casseurs, a-t-il fait valoir. "Lors de la dernière manifestation à Paris, les casseurs ont voulu entrer dans le cortège syndical et c'est notre rôle de protéger le cortège, et on a eu des camarades du service d'ordre qui ont été blessés", a-t-il rappelé. Dimanche, le syndicat Unsa Police avait mis en cause dans un communiqué la CGT et FO, les accusant d'avoir "donné une légitimité morale et un sentiment d'impunité à ces casseurs".

Une tension accrue. Depuis plus de deux mois, les manifestations contre le projet de loi Travail, adopté en première lecture à l'Assemblée grâce à l'article 49-3 de la Constitution, sont parfois émaillées de violences, faisant des blessés chez les manifestants comme chez les forces de l'ordre. Pour la première fois le 12 mai, les casseurs s'en sont pris aux services d'ordre syndicaux. De nouvelles manifestations sont prévues mardi et jeudi à l'appel de sept syndicats, dont la CGT, FO et l'Unef.