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Les chauffeurs routiers estiment que la loi Travail s'accompagnera d'une baisse des salaires. En réaction, ils lancent un premier mouvement de blocage mardi soir.
INTERVIEW

C’est une semaine sociale exceptionnellement noire qui s’annonce, principalement en raison de l’opposition au projet de réforme du droit du Travail, avec des grèves de la part des marins, des dockers, de la RATP, dans les aéroports de Paris et à la SNCF. Deux journées de manifestation sont également prévues mardi et jeudi.

Perte de salaire. La nouveauté cette semaine, c’est l’entrée des transporteurs dans le mouvement de protestation avec un premier appel à la grève. "La loi El Khomri, dans ses dispositions, […] en favorisant les accords d’entreprise, amènerait à une perte de salaire. Pour un conducteur routier qui fait 200 heures par mois, il y aurait une perte de salaire de 1.300 euros à l’année", explique au micro d'Europe 1 Midi Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT Transport. "Nous n’avons eu aucune réponse du gouvernement sur ces questions, et l’information vis-à-vis des salariés a montré une colère grandissante, pour nous c’est le moment de partir à l’action."

Dumping social. Les responsables patronaux ont indiqué qu'il n'était pas question de revoir les accords à la baisse, précisant que le secteur des transports était à la recherche de main d’œuvre, et qu’un employé insatisfait des accords conclus dans son entreprise pourrait retrouver facilement du travail chez un autre transporteur.

Un argument qui "ne manque pas de toupet" pour Jérôme Vérité. "Le patronat du transport routier est à la pointe du dumping social. C’est lui-même qui a délocalisé la main d’œuvre dans les années 1990 en ouvrant des succursales dans les pays de l’est", relève-t-il. "Les blocages se mettront en place dans la nuit" de lundi à mardi, explique-t-il, précisant que la fin du mouvement sera décidée lors des assemblées générales sur les lieux de blocage.