Loi Travail : les perturbations à prévoir dans les transports

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Les atxis entrent dans la course des contestataires mardi et devraient bloquer les axes routiers. © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
La mobilisation "énorme" attendue mardi devrait impacter les transports. Les taxis se greffent aux contestataires et n'excluent pas de perturber l'Euro pour se faire entendre.

Ils espèrent une démonstration de force jamais vue en trois mois : les opposants au projet de loi Travail vont converger mardi vers Paris, en plein Euro, pour une journée de "mobilisation nationale" dont ils assurent qu'elle ne sera pas un baroud d'honneur. Les transports devraient naturellement être impactés. 

Les principales informations à retenir :

  • Trafic normal attendu dans le métro à Paris, les bus menacés.
  • Les taxis, mobilisés, promettent des "actions coup de poing" en lien avec l'Euro.
  • Les blocages et les grèves se poursuivent, pas forcément toujours en lien avec la loi Travail : SNCF, Air France, centres de déchets, secteur de l'énergie.

A la RATP. Le trafic est annoncé comme normal dans le métro et dans les tramways, à l’exception de la ligne T4, qui devrait rester fermée. La RATP annonce un trafic réduit sur le réseau Transilien, sans plus de précision, et 4 trains sur 5 sur le RER B. Du côté des bus, le trafic sera perturbé par le défilé, et non par la grève : la RATP a prévu de dévier à partir de 13 heures les lignes suivantes : 21, 24, 27, 28, 38, 39, 47, 58, 63, 64, 67, 68, 69, 70, 73, 80, 82, 83, 84, 87, 88, 89, 91, 92, 93, 94, 95 et 96.

A la SNCF. La compagnie ferroviaire annonce elle aussi une amélioration du trafic avec 9 TGV sur 10, 7 TER sur 10, 7 Transiliens sur 10 et 7 Intercités sur 10. En région parisienne, 4 RER B sur 5 devraient circuler, bien que les usagers dénoncent depuis plusieurs jours des prévisions trop optimistes.

Sur les routes, les taxis dans la course. Plusieurs fédérations de taxis ont décidé de rejoindre le mouvement de grève national. Mardi à 7h30, soixante taxis stationnaient Porte Maillot. D'autres véhicules continuaient d'affluer, avec pour objectif de tous se diriger vers la place d'Italie, départ de la grande manifestation parisienne, à 13h. Des perturbations sur le périphérique sont à prévoir.

L'Euro ciblé. Joseph Bitar, représentant syndical CGT contacté par Francetv info, promet "des opérations coups de poing avec des blocages", notamment sur le périphérique parisien et aux abords des stades accueillant l'Euro 2016. "Notre objectif c'est vraiment l'Euro de football, a renchéri Ibrahima Sylla, président de Taxi de France. Le gouvernement a dit qu'il mettrait tous les moyens pour éviter les blocus mais aujourd'hui on tapera vraiment fort. Il faut que le public comprenne que les taxis n'ont plus rien à perdre", a-t-il ajouté. Il n'exclut pas de bloquer les bus des joueurs.

Dans les aéroports. Le trafic aérien risque d’être perturbé, mais sans rapport avec la loi Travail : les compagnies Air France et SAS sont concernées pour des raisons internes. Air France annonce être en mesure d’assurer 80% des vols prévus mardi. La majorité des vols opérés par la compagnie scandinave seront en revanche annulés mardi.

Les syndicats de pilotes d'Air France, en grève jusqu'à mardi soir, décideront "dans les prochains jours" des suites à donner à leur mouvement, a indiqué lundi le SNPL, syndicat majoritaire dans les cockpits de la compagnie.

Dans les ports. Le syndicat CGT Marins des compagnies Corsica Linea (ex-SNCM) et La Méridionale ont annoncé lundi avoir levé le préavis de grève qu'ils avaient déposé pour lundi et mardi après l'obtention de plusieurs garanties sur l'avenir de la compagnie auprès de la direction.

  • Une manifestation "énorme"

Le leader de la CGT, Philippe Martinez, prédit que la mobilisation sera "énorme" : ce sera la première mobilisation du genre depuis le 9 mars, début de la contestation née du projet de loi El Khomri, dont le Sénat à majorité de droite vient d'entamer l'examen. Après huit journées de manifestations non consécutives à travers la France, relayées par des blocages et grèves touchant des secteurs clés comme les raffineries, la SNCF ou les déchets, les opposants n'entendent pas rendre les armes, ni changer leur mot d'ordre : le retrait d'un texte jugé trop favorable aux entreprises et facteur de "régression sociale" pour les salariés. Le numéro un de la CGT et la ministre du Travail se reverront vendredi pour la première fois depuis début mars. Cette rencontre permettra de "clarifier les choses et mettre sur la table les propositions de la CGT", explique-t-on au ministère. Mais d'ores et déjà, deux autres journées de grèves et manifestations sont déjà prévues les 23 et 28 juin.