Limoges : une institutrice de maternelle condamnée pour violences

L'institutrice a été condamnée à douze mois de prison avec sursis
L'institutrice a été condamnée à douze mois de prison avec sursis © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Onze enfants de sa classe avaient raconté avoir été "secoués" et insultés. L'institutrice a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis. 

Une directrice d'école de Haute-Vienne a été reconnue coupable de violences physiques et psychologiques sur onze élèves de maternelle et condamnée vendredi en appel à Limoges à 12 mois de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer une profession en lien avec des enfants.

Relaxée en première instance. Le 31 mars, devant la cour d'appel de Limoges, le ministère public avait requis à l'encontre de la directrice de l'école de Feytiat, près de Limoges, une peine de 18 mois de prison avec sursis et une interdiction à vie d'exercer une profession en lien avec des enfants. L'institutrice, Delphine Adam, 49 ans, avait été relaxée en première instance, le tribunal correctionnel ayant considéré que les faits qui lui étaient reprochés ne relevaient pas de violences commises par une personne ayant autorité sur mineurs.

Des enfants enfermés dans le dortoir. L'affaire avait éclaté au début de l'été 2015 quand des parents avaient constaté que le comportement de leurs enfants, âgés de 3 à 5 ans, se dégradait (peur irrationnelle, refus de manger, terreurs nocturnes, draps souillés...). Ils avaient alerté la hiérarchie de l'institutrice mais, en l'absence de sanctions disciplinaires, ils s'étaient résolu à porter plainte en février 2015. Lors de son premier procès, l'institutrice avait affirmé être "la victime d'une machination", taxant de mensonge ses accusateurs, élèves et collaborateurs. Les enfants avaient raconté notamment avoir été "secoués", traités de "nuls", de "nouilles", "d'incapables", et même avoir été "giflés", "bousculés", enfermés dans le dortoir plusieurs heures, seuls, ou dans le "placard aux sorcières".

"Pédagogie de la terreur". Devant la cour d'appel, les magistrats ont toutefois mis en lumière "sa pédagogie de la terreur" et son comportement "générateur de violence". "Ce jugement, c'est un soulagement, une reconnaissance du préjudice subi par nos enfants. Une reconnaissance qui a tardé à venir après la douche froide de la première instance", a réagi Murielle Comte, porte-parole du collectif de parents d'élèves victimes. Sur les quinze victimes qui s'étaient constituées parties civiles, le tribunal en a retenu onze. L'institutrice devra verser à leurs parents, civilement responsables, entre 1.000 et 3.000 euros de dommages et intérêts selon les cas.