Limitation à 80km/h : "Je ne savais pas qu'Edouard Philippe avait décidé de participer à 'Qui veut gagner des millions'", s'indigne Pierre Chasseray

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Pierre Chasseray, délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes", estime qu'avec l'abaissement de la limitation de vitesse à 80km/h sur les routes secondaires, "non seulement on ne sauve personne mais, en plus, on prend de l'argent".
INTERVIEW

C'est le premier effet de l'entrée en vigueur il y a un mois de la limitation de vitesse à 80km/h au lieu de 90 km/h sur les routes secondaires. Comme le révélait Europe 1 mardi matin, au mois de juillet, le nombre d'automobilistes flashés en juillet a été multiplié par 2,1 par rapport à 2017.

"On va verbaliser des gens qui ne sont pas dangereux." "Je ne savais pas qu’Edouard Philippe, Premier ministre, en prenant cette mesure, avait décidé de participer à 'Qui veut gagner des millions ?'. En tout cas, c’est réglé, cette fois-ci, ça a fonctionné", a réagi Pierre Chasseray, délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes", mardi dans Europe Midi sur Europe 1. Cette augmentation du nombre de flashs est la preuve, selon lui, "que l'on va verbaliser des gens qui objectivement ne sont pas dangereux".

"Une mesure totalement stupide." Il ne s'agit là que du "premier 'effet Kiss Cool' d'une mesure totalement stupide", s'indigne-t-il : "Le deuxième 'effet Kiss Cool', ce sera l'absence de résultats en termes de sécurité routière. (...) Pour l’instant, non seulement on ne sauve personne, mais en plus on prend de l’argent."

"On arnaque les Français." Avec une telle mesure, "on arnaque les Français", dénonce-t-il. "Lorsque vous conduisez une expérimentation, il faut avoir un échantillon à côté pour pouvoir comparer. Si vous ne pouvez le comparer à rien, comment pouvez-vous estimer l’effet d’une mesure ?", s'interroge Pierre Chasseray, pour qui "il aurait fallu par exemple, prendre un département, une région complète".

Le délégué général de cette association qui défend les intérêts des automobilistes a sa petite idée sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à adopter cette mesure : "Il manque 12 milliards pour la taxe d’habitation (que le gouvernement a décidé de supprimer, ndlr), il faut chercher 12 milliards quelque part. Eh bien on a déjà trouvé un bon moyen, c’est de taper sur des Français qui, en plus, n’étaient pas dangereux."