L'extrême pauvreté progresse en France

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© THIERRY ZOCCOLAN / AFP
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VDM avec AFP
PRÉCARITÉ - Dans son rapport annuel, le Secours Catholique dénonce l'augmentation de la pauvreté en France. 

Le manque de transport en commun ou l'absence de voiture sont des "facteurs aggravants de la pauvreté" selon le Secours catholique qui a publié jeudi son rapport annuel sur la situation de ses bénéficiaires.

535 euros par mois. "La situation des plus pauvres ne s'arrange pas", remarque Bernard Thibaud, délégué général du Secours catholique. Pour les personnes aidées par l'association en 2014, "le niveau de vie médian a péniblement augmenté de 35 euros en 4 ans", et s'établit à 535 euros par mois, soit "quasiment à la moitié du seuil de pauvreté 2013", déplore-t-il.

La majorité des bénéficiaires sont au chômage. En 2014, le Secours catholique a aidé 591.000 ménages soit 1,425 million de personnes (dont 662.200 enfants). Parmi elles, 18% ne disposent d'aucune ressource. Plus de la moitié (58%) ont des impayés, pour un montant médian de 800 euros. Une majorité (69%) est au chômage, et seulement 4% ont accès à une formation professionnelle, qui constitue pourtant "une protection contre la perte d'emploi ou la persistance du chômage", note le rapport.

Le manque de transport très pénalisant. Autre "très gros frein de retour à l'emploi", les problèmes de mobilité. Selon une enquête menée auprès de 4.355 bénéficiaires, le manque de transports en commun, ou l'absence de voiture, entraîne des difficultés d'accès à l'emploi, un manque d'accès aux soins, des difficultés administratives, un manque de choix dans l'alimentation, et un manque de loisirs et de culture. Il entraîne aussi un sentiment d'isolement et une "perte de courage".

Selon l'enquête, 56% des bénéficiaires de moins de 60 ans n'ont pas de voiture. L'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale a estimé que pour un revenu de 1.000 euros, le budget voiture mensuel s'établissait à 300 euros.