L'ex-agent SNCF qui avait dénoncé des pots alcoolisés débouté aux prud'hommes

Aiguillage SNCF
L'ex-salarié avait dénoncé ses collègues qui avaient bu, avant que l'un d'eux ne se trompe dans l'aiguillage. © MIGUEL MEDINA / AFP
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avec AFP , modifié à
La justice n'a pas reconnu lundi le caractère discriminatoire du licenciement d'un ancien salarié de la SNCF, qui a été motivé en raison de sa religion selon lui.

Les prud'hommes de Paris ont débouté lundi l'ancien salarié de la SNCF qui prétendait avoir été "ostracisé" parce qu'il était musulman et avait dénoncé une consommation régulière d'alcool de ses collègues. Licencié en mars 2013 après une mauvaise évaluation à l'issue de sa première année, Slimane H. avait attaqué l'entreprise ferroviaire pour "discriminations et harcèlement moral" et demandait l'annulation de ce licenciement.  Il a été débouté de toutes ses demandes par le Conseil de prud'hommes, selon le délibéré rendu lundi. Les motivations du jugement n'étaient pas encore disponibles. 

L'ex-salarié va faire appel. Le jeune homme, qui a depuis repris ses études, va faire appel, selon son avocat Me Antoine Fabre. Il affirmait avoir été le seul définitivement recalé parmi d'autres aiguilleurs stagiaires n'ayant pas satisfait à l'évaluation réalisée une année après l'embauche. Selon son avocat, il n'avait "pas pu bénéficier du repêchage habituel", "en raison de son apparence de musulman convaincu et parce qu'il ne buvait pas d'alcool".

Une erreur d'aiguillage après un pot alcoolisé. Slimane H. avait filmé ses collègues : dans une vidéo diffusée en juin 2014, l'on voit des agents de la gare de Saint-Lazare à Paris partager un punch dans un local de repos, puis l'un deux se tromper dans un aiguillage. Suite à une enquête interne, huit cheminots avaient été sanctionnés, dont deux de deux jours de mise à pied ferme pour avoir consommé de l'alcool dans un poste de sécurité, selon la SNCF.