Levothyrox : 30 députés de tous bords veulent une commission d'enquête

De nombreuses procédures en justice sont en cours contre le Levothyrox.
De nombreuses procédures en justice sont en cours contre le Levothyrox. © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Des députés issus des huit groupes politique de l'Assemblée réclament une commission "sur les dysfonctionnements du système de pharmacovigilance révélés par la crise sanitaire liée à la nouvelle formule du Levothyrox".

Trente députés issus des huit groupes politiques de l'Assemblée nationale, emmenés par l'ancienne ministre de l'Écologie Delphine Batho (ex-PS), réclament une commission d'enquête parlementaire sur la "crise sanitaire" liée à la nouvelle formule du Levothyrox.

Proposition transpartisane. Dans leur proposition de résolution, ces députés issus des groupes LREM, MoDem, LR, UDI-Agir, PS, LFI, communiste et Libertés et Territoires, ainsi que des non-inscrits, réclament une commission "sur les dysfonctionnements du système de pharmacovigilance révélés par la crise sanitaire liée à la nouvelle formule du Levothyrox". Delphine Batho a expliqué avoir décidé de travailler sur ce sujet après une réunion "bouleversante" dans sa circonscription en présence de nombreuses patientes concernées. 

"La demande de création d'une commission d'enquête est fondée sur ce qui n'a pas marché dans le système de pharmacovigilance, qui avait pourtant été réformé après l'affaire du Mediator", a-t-elle estimé. "C'est un sujet d'intérêt général pour la politique de santé publique, c'est le sens du caractère transpartisan de cette proposition", a-t-elle ajouté, estimant qu'il serait positif qu'un groupe politique use de son "droit de tirage" (une fois par session ordinaire) pour la création d'une telle commission ou qu'une mission d'information puisse voir le jour.

Réexaminer le dossier. Le Levothyrox est prescrit contre l'hypothyroïdie. Fabriqué par le laboratoire allemand Merck, le médicament a changé de formule en France en mars 2017. À partir de juillet et août, quelque 31.000 patients, selon des chiffres officiels, ont commencé à signaler des effets secondaires parfois très invalidants. L'affaire fait l'objet de plusieurs procédures en justice.

Dans leur proposition de résolution, les députés rappellent notamment qu'une mission "flash", diligentée par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, a déjà planché sur le sujet. Présidée par le député LR Jean-Pierre Door, cette mission avait conclu fin octobre 2017 qu'il ne s'agissait pas "d'une crise sanitaire" mais d'une "crise médiatique". Les députés estiment que le "désordre" dans la réaction des autorités "ne peut se résumer à une simple question d'information et de communication", et plaident pour "examiner le fonctionnement du système de pharmacovigilance et des alertes de sécurité médicamenteuses" afin de déterminer "les défaillances qui ont mené à la situation actuelle".