Levallois-Perret : un véhicule fonce sur des militaires, un homme arrêté

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Des militaires de l'opération Sentinelle auraient été attaqués par un automobiliste. © THIERRY CHAPPÉ / AFP
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avec AFP , modifié à
Six militaires de l'opération Sentinelle ont été percutés par une voiture, mercredi matin, à Levallois-Perret. En début d'après-midi, un Algérien de 37 ans a été interpellé sur l'A16.

Une voiture a foncé sur des militaires de l'opération Sentinelle, mercredi matin, à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, faisant six blessés dont trois plus sérieusement. Leur pronostic vital n'est pas engagé. Peu après 13 heures, le véhicule suspecté d'avoir servi à l'attaque, une berline de location, a été intercepté sur l'autoroute A16, entre Boulogne-sur-Mer et Calais, et son conducteur, un Algérien âgé de 37 ans, interpellé. La police a fait feu et l'homme a été blessé, tout comme un policier, touché par une balle perdue.

Les principales informations à retenir

  • Une berline allemande a foncé sur des militaires de l'opération Sentinelle, vers 8 heures mercredi.
  • Six militaires ont été blessés, dont trois plus grièvement.
  • Le véhicule a été intercepté sur l'A16, son conducteur, un Algérien de 37 ans, interpellé.

Que s'est-il passé ?

Vers 8 heures mercredi, une voiture a foncé sur des militaires de l'opération Sentinelle dans le centre de Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. L'incident a eu lieu précisément sur la place de Verdun, devant un grand immeuble social situé à 200 mètres de la mairie. Au rez-de-chaussée de l'immeuble se trouve un local prêté par la mairie de Levallois aux militaires dans le cadre de la mission Vigipirate. Lors d'un point presse vers 13 heures, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a indiqué qu'il s'agissait là d'un "acte délibéré, pas d'un acte accidentel".

Que sait-on de l'état de santé des militaires ?

Six militaires de l'opération Sentinelle ont été renversés. Trois militaires ont été transportés à l'hôpital d'instruction des armées Begin, à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne. Les trois autres ont été conduits à l'hôpital militaire de Percy de Clamart. Les militaires visés sont issus du 35ème régiment d'infanterie de Belfort.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et la ministre des Armées Florence Parly se sont rendus au chevet des trois militaires blessés à l'hôpital Begin. "Les trois blessés que nous venons de voir sont très légèrement blessés. (…) Des égratignures au visage, aux mains, et aux bras. À Percy, les militaires ne sont pas gravement blessés comme nous avions pu le croire en début de matinée. Nous avons des nouvelles rassurantes sur leur état", a précisé la ministre des Armées. Aucun des militaires n'a son pronostic vital engagé. 

Que sait-on de l'auteur de l'attaque ?

Après l'attaque, le conducteur a pris la fuite à bord de son véhicule, une berline allemande de location de couleur noire. Selon Yves Lefebre, secrétaire général du syndicat Unité police Force ouvrière, l'auteur de l'attaque voulait "tuer". Au total, 300 policiers ont été mobilisés pour la traque.

Peu après 13 heures, la brigade de recherche et d'intervention (BRI) a interpellé sur l'autoroute A16, entre Boulogne-sur-Mer et Calais, un homme de 37 ans qui pourrait bien être l'auteur de l'attaque. Quatorze voitures, rompues aux interceptions de go-fast, ont dû passer à l'action : elles ont créé un petit embouteillage pour contraindre le suspect à ralentir et presque à s'arrêter. Le suspect ayant esquissé un geste suspect, la BRI a fait feu à plusieurs reprises et le conducteur du véhicule a été touché cinq fois. Il ne serait pas dans un état grave. Un policier a également été blessé lors de l'arrestation par une balle perdue. 

L'identité du conducteur, un Algérien de 37 ans, n'était pas totalement établie, les enquêteurs devant vérifier s'il s'agissait du conducteur qui a renversé les soldats. Le véhicule, lui, est bien celui qui a été utilisé le matin même contre les militaires. La police ne connaît l'homme que pour une "infraction à la législation sur les étrangers". Des perquisitions sont en cours, dans le Val d'Oise. 

Où en est l'enquête ?

Après deux heures d’observation et de travail, où les enquêteurs ont pris le temps d’entendre les victimes, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, ordonnée notamment pour "tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste". Elle a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé le parquet dans un communiqué. Les enquêteurs cherchent à présent à identifier le conducteur. Ils exploitent pour cela les bandes de vidéosurveillance municipale. Selon Patrick Balkany, le maire de Levallois, les images n'ont pas permis de distinguer son visage.

Peu après 19h30, Emmanuel Macron a réagi sur Twitter en apportant son soutien aux militaires visés et en félicitant les forces de l'ordre qui ont procédé à l'interpellation du conducteur du véhicule.