Les tribunaux d'instance de Seine-Saint-Denis "plus en mesure" de remplir leur mission

Tribunal Bobigny 1280
A Bobigny, il manque un directeur de greffe. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
Faute d'un nombre de greffiers suffisants, les tribunaux d'instance de Seine-Saint-Denis n'ont pas les moyens humains d'assurer leurs missions.

"Plus en mesure" de remplir leur mission, magistrats et auxiliaires de justice des tribunaux d'instance de Seine-Saint-Denis se sont mobilisés lundi devant le tribunal de Bobigny pour alerter sur le manque de moyens de ces juridictions de proximité. Plutôt méconnus, les tribunaux d'instance traitent pourtant des affaires du quotidien : dossiers de surendettement, de crédits à la consommation, tutelles, conflits entre propriétaires et locataires ou troubles du voisinage.

Manque de greffiers. "Normalement, notre mission, c'est de régler au plus vite les conflits qui peuvent concerner n'importe qui", résume Aurélie Police, vice-présidente du tribunal d'instance d'Aubervilliers. En 2016, plus de 15.000 jugements ont été rendus par les huit tribunaux d'instance de Seine-Saint-Denis. Mais aujourd'hui, avec seulement 70 % des greffiers effectivement présents, les tribunaux se disent "plus en mesure" d'assurer leur mission et en appellent au ministère de la Justice.

Accueil partiellement ou totalement fermé. Conséquence du manque de greffiers : "plus d'un an entre une assignation et une date d'audience" par exemple, ce qui entraîne une augmentation des impayés locatifs, des conflits qui s'enveniment, ou une aggravation des recouvrements, dans un des départements les plus pauvres de France. Dans certains des huit tribunaux, l'accueil physique et téléphonique a dû être partiellement, voire totalement fermé, comme à Aubervilliers, où seuls quatre greffiers sur onze sont effectivement présents.

Au tribunal d'instance de Bobigny, c'est le poste de directeur de greffe, chargé notamment de surveiller la bonne gestion des comptes de personnes placées sous tutelle, qui est vacant.  "Tous les comptes ne sont pas vérifiés. Or, je sais que dans certains de mes dossiers il y a des détournements d'argent", regrette le juge Étienne Débarre. "Si quelqu'un peut détourner l'argent d'une personne que je dois protéger, je ne remplis pas ma mission".