Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), sera reçue mercredi après-midi par François Hollande, avec d'autres syndicats, pour faire entendre la grogne des policiers. 3:00
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O.G , modifié à
Alors que François Hollande reçoit les syndicats de policiers mercredi après-midi, Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), confie son amertume.
INTERVIEW

Dix jours après le début des manifestations de policiers qui réclament davantage de reconnaissance et de moyens, après l'agression de quatre d'entre eux à Viry-Châtillon dans l'Essonne, Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), détaille à Thomas Sotto les revendications des fonctionnaires de police, qu'elle fera entendre mercredi après-midi à François Hollande. Elle répond aussi aux accusations de certains policiers, qui reprochent aux syndicats, de récupérer le mouvement. 

"Les policiers sont écartés de leur mission première". "Servir, défendre et protéger : c'est ce à quoi aspirent les policiers, mais faute de moyens, ils sont détournés de leur mission première". D'emblée, Céline Berthon pose le ton. Mercredi après-midi, elle sera reçue, avec d'autres syndicats de policiers, à l'Elysée, pour faire entendre les revendications d'une profession à bout de nerfs. "Les policiers sont dans la rue car ils demandent les moyens de ne pas renoncer, d'être efficaces", explique-t-elle. 

"Les syndicats défendent des situations collectives". Alors que les appels à manifester répondent à la fois aux appels des syndicats ou à des rassemblements spontanés, les syndicats ne paraissent pas être très suivis et certains fonctionnaires reprochent à leurs représentants de récupérer le mouvement ou de n'occuper que les plateaux de télévision. "Nous défendons des situations individuelles et collectives", répond Céline Berthon. "Depuis un an, nous portons ce message dans les médias", explique-t-elle, s'interrogeant : "La question c'est : 'avons-nous été entendus'" ?

Amertume. Il y a un an tout juste, elle était déjà reçue par le chef de l'Etat suite à  la manifestation devant le ministère de la Justice de milliers de policiers venus exprimer leur ras-le-bol après qu'un policier ait reçu une balle en pleine tête. Et en un an, l'amertume s'est installée : "celle de ne pas avoir été entendus plus tôt", lâche-t-elle. "Si j'étais cruelle, je relirais [à François Hollande] ma déclaration d'il y a an", sourit-elle ajoutant que les policiers ne demandent qu'une chose : "Avoir les moyens de se protéger". "Les problématiques portent sur les moyens matériels, juridiques [...] Il faut une révolution de système".