Les personnes âgées de demain pourraient connaître un accroissement des inégalités

Les personnes âgées de demain "vivront plus longtemps, mais elles seront aussi plus nombreuses à avoir connu des épisodes de chômage et des salaires bas.
Les personnes âgées de demain "vivront plus longtemps, mais elles seront aussi plus nombreuses à avoir connu des épisodes de chômage et des salaires bas. © BARBARA SAX / AFP
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avec AFP , modifié à
D'après un rapport de l'OCDE, les générations nées à partir des années 60 connaîtront un vieillissement dans des conditions beaucoup moins favorables que les retraités actuels.

Les jeunes générations feront face à des risques accrus d'inégalités à un âge avancé par rapport aux retraités actuels, estime un rapport de l'OCDE publié mercredi.

Épisodes de chômage et salaires bas. Dans son rapport "Prévenir le développement des inégalités avec l'âge", l'OCDE souligne que les personnes âgées de demain "vivront plus longtemps, mais elles seront aussi plus nombreuses à avoir connu des épisodes de chômage et des salaires bas, tandis que certaines auront mené des carrières stables et bien rémunérées". Pour les générations nées à partir des années 60, "l'âge sera vécu de manière radicalement différente" en raison de "l'allongement de la durée de vie, de la diminution de la taille des cellules familiales, du creusement des inégalités tout au long de la vie active et des réformes qui ont réduit les pensions de retraite". "Certains groupes font face à des risques élevés de pauvreté pendant la vieillesse".

Ratio actifs/retraités défavorable. "En 1980, il y avait 20 personnes de 65 ans et plus pour 100 personnes d'âge actif en moyenne dans la zone OCDE", souligne le rapport. Ce nombre, passé à 28 en 2015, devrait presque doubler d'ici 2050 (bien 2050), pour atteindre 53. Les inégalités dans le domaine de l'éducation, de la santé, de l'emploi et des revenus commencent à s'accumuler très tôt et ont des conséquences sur l'espérance de vie et sur le niveau de revenus. 

Les femmes en situation plus précaire. A cela s'ajoutent des inégalités liés au sexe, puisqu'en moyenne dans la zone OCDE, les femmes de plus de 65 ans perçoivent des retraites annuelles "inférieures d'environ 27%" à celles des hommes, et que les risques de pauvreté dans la vieillesse sont beaucoup plus élevées chez les femmes.

S'attaquer aux inégalités avant qu'elles s'accumulent. L'OCDE recommande de s'attaquer aux inégalités avant qu'elles ne s'accumulent au cours de la vie : offrir des services d'accueil de jeunes enfants et d'éducation de qualité, aider les jeunes défavorisés à s'insérer sur le marché du travail, augmenter les dépenses de santé allouées aux mesures de prévention. Elle recommande aussi de prendre en charge les inégalités au moment de la vieillesse, avec par exemple des soins à domicile "abordables pour tous".

Les retraités actuels favorisés par rapport aux autres groupes d'âge. La France fait actuellement partie des pays de l'OCDE ayant la population la plus âgée. Le vieillissement va continuer, mais à un rythme beaucoup plus lent que dans la plupart des autres pays, grâce à un taux de fécondité relativement élevé, souligne le rapport. Les personnes âgées en France sont dans une situation favorable par rapport aux autres groupes d'âge. Le revenu moyen des plus de 65 ans est actuellement légèrement supérieur à celui de l'ensemble de la population, alors qu'il est de 12% inférieur en moyenne dans les pays de l'OCDE. Mais en raison des tendances sur le marché du travail, "il existe un risque sérieux que les personnes nées à partir du milieu des années 60 et ayant un faible niveau d'éducation connaissent une vieillesse difficile".