Les inégalités d'accès aux soins "explosent", dénoncent des associations

20 à 30% des postes hospitaliers "sont vacants", selon la coordination. Image d'illustration.
20 à 30% des postes hospitaliers "sont vacants", selon la coordination. Image d'illustration. © PATRICE COPPEE / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Les associations dénoncent notamment les mesures d'économies budgétaires, et proposent de remettre en cause la liberté d'installation des médecins. 

Les territoires "souffrent de plus en plus de la désertification sanitaire" et des "économies budgétaires", ont dénoncé samedi des associations de défense des hôpitaux de proximité, réclamant une "véritable égalité d'accès aux soins" en France.

"Partout, les médecins manquent" : 20 à 30% des postes hospitaliers "sont vacants", 30% des généralistes ont plus de 60 ans et ne trouvent pas de remplaçants, et "un tiers des français", éloignés des services de santé, "renonce à des soins", détaille, dans un communiqué, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, réunie samedi pour ses "rencontres nationales" à Lure, en Haute-Saône.

Regroupements hospitaliers, fermetures d'urgences, de maternités, de blocs opératoires, concentration accrue pour "faire des économies", pénurie de médecins libéraux : les politiques publiques "détruisent le maillage territorial" en matière de santé, a déploré, lors d'un point presse, la présidente de la Coordination, Hélène Derrien.

"Il ne va pas faire bon vivre entre deux métropoles". La coordination, qui compte une centaine de comités adhérents, pointe notamment "l'épée de Damoclès" soulevée par le dernier avis du Haut conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (HCAAM), publié mardi, qui préconise la création de 600 établissements de santé communautaires recentrés sur des activités de médecines polyvalentes.

Mais "notre définition des hôpitaux de proximité, c'est une maternité, un bloc opératoire et un service d'urgences avec service mobile de réanimation (Smur)", sinon l'hôpital devient "coquille vide", a-t-elle poursuivi.

Les inégalités vont s'aggraver et "il ne va pas faire bon vivre entre deux métropoles", prévient la Coordination. De plus, la pénurie de médecins touche aujourd'hui "les grandes villes, même Paris". Elle prône donc "la remise en cause de la liberté d'installation des médecins".

La Coordination veut réguler le numerus clausus. "Aujourd'hui, kinés, pharmaciens, infirmiers sont tous régulés, mais pas les médecins", a regretté Hélène Derrien, proposant un "service sanitaire" d'un nouveau genre, où les étudiants en médecine s'engageraient à exercer "quelques années, par exemple trois à cinq ans", dans les territoires sous dotés, a-t-elle détaillé.

La Coordination souhaite aussi "réguler le numerus clausus", "refonder les études médicales" et développer des "centres publics de santé" en lien avec la médecine libérale.