"Les 'gilets jaunes' ne nous respectent pas" : à Saint-Brieuc, des commerçants craignent les blocages du 17 novembre

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François Coulon, édité par Anaïs Huet , modifié à
Des magasins vides de tout client, des salariés bloqués à la maison, une perte de chiffre d'affaires importante… À Saint-Brieuc, des commerçants redoutent les blocages organisés samedi par les Gilets jaunes contre la hausse des prix à la pompe.
REPORTAGE

Aux portes de Saint-Brieuc, Langueux, l'une des plus grandes zones commerciales de Bretagne, devrait être en état de siège samedi. Les Gilets jaunes, en colère contre la hausse du prix des carburants, ont prévu un large blocus. Sur Facebook, 1.500 personnes ont annoncé leur participation à l'événement.

"Bloqués alors qu'on n'y est pour rien". Mais dans cette zone commerciale, les professionnels sont très inquiets, car les clients ne pourront probablement pas accéder à leurs magasins. Pour Pascale, qui gère une boutique de prêt à porter, le chiffre d'affaires du samedi représente "à peu près 30 à 40% de la semaine." "Je suis dépitée. Une partie des salariés va rester à la maison. On va être bloqués alors qu'on n'y est pour rien, et que concrètement pour l'Etat, ça ne va pas lui changer la vie", peste cette commerçante. Dans un conteste tendu, Pascale craint aussi des débordements. "On entend des choses que l'on n'avait jamais entendues jusqu'à présent. Des gens vont venir pour casser du magasins", prédit-elle.

"Ça va nous mettre dans le jus". De leur côté, les cinq salariés de Benoît ne savent pas s'ils pourront prendre leur poste au magasin Happy-Cash. "Clairement, ce mouvement nous fait peur. Le blocage de la zone pendant trois jours, à l'approche de Noël… On va être sur une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 15.000 euros. Ça va nous mettre dans le jus, nous ! Il aurait mieux fallu bloquer les dépôts de carburants", considère ce patron.

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"Les achats vont se faire sur Internet". Catherine et René, à la tête d'un commerce de meubles, s'attendent à un samedi noir, et une perte pouvant aller à 50.000 euros pour cette seule journée. "En tant que cheffe d'entreprise, ça m'angoisse. Les achats ne vont pas se faire les magasins mais sur Internet", déplore la patronne. "Très en colère", René, lui, tient pour responsables ces Gilets jaunes qui "ne nous respectent pas." Le commerçant redoute que le mouvement ne dure "jusqu'à fin décembre".