Les Français ne sont pas très fiers de leur pays

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avec AFP , modifié à
Les Français sont à peine plus de la moitié à avoir une image positive de leur pays, selon une enquête de l'institut CSA. 

Seuls 59% des Français ont une image positive de la France. Ce chiffre étonnant est tiré d'une enquête annuelle de l'institut CSA. Ainsi, les Français ont une bien meilleure image de la Suède (89%), de l'Allemagne (78%) ou à un moindre degré du Royaume-Uni (67%) et des États-Unis (64%), que de leur propre pays. Les Français ressentent une "situation d'échec", note CSA. Un Français sur quatre (26%) déclare même qu'il ne vivrait pas en France s'il avait le choix. Néanmoins, l'attrait du changement se conjugue avec la peur de l'avenir. Ainsi, si elles pouvaient choisir, 54% des personnes interrogées opteraient pour "la machine à remonter le temps" contre 44% "la machine qui vous envoie dans le futur".

Une demande de réformes... Au total  84% des Français estiment qu'il faut réformer en profondeur le pays, dont 28% radicalement, d'après cette étude. L'attente de changements est la plus forte pour la gestion des finances publiques (88%), la fiscalité (82%), le développement économique (82%) et la politique d'immigration (74%). Quand on demande aux personnes sondées, sans leur soumettre une liste de réponses possibles, ce qu'il faudrait changer en priorité, ce sont les instances et le personnel politiques qui viennent en tête (25%).

...mais un attachement à un État interventionniste. Paradoxalement, "derrière l'exigence de changement perdure un attachement fort à ce qui fait les fondamentaux du modèle français". Exception faite de l'immigration, 59% optant pour le droit du sang plutôt que pour le droit du sol (39%). Les Français sont à 78% pour un État interventionniste, à 56% pour un État décentralisé, 60% préfèrent une France dans laquelle les entreprises publiques contrôlent des secteurs clés de l'économie (transports, énergie, télécommunications,...). Ils choisissent l'assurance maladie pour tous (73%) et le système de retraite par répartition (60%).

Valoriser l'effort. Quant à l'orientation à donner au changement, trois grands types d'aspirations se dégagent : décadenasser les réglementations, valoriser l'effort, responsabiliser. 50% (mais 48% d'avis contraires) sont pour des licenciements plus faciles, 59% pour réformer la durée légale du travail, 72% pour l'ouverture des magasins "quand ils le souhaitent", dimanches et soirées comprises.

L'étude a été réalisée du 6 au 13 novembre par internet auprès d'un échantillon national représentatif de 2.006 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas.