Les écoutes téléphoniques bientôt coupées ?

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Guillaume Biet avec
Les sociétés qui permettent ces écoutes menacent de tout couper dans un mois, si elles n'obtiennent pas de garanties de l’État sur la poursuite de leur activité.

Dans un mois, jour pour jour, les entreprises privées qui réalisent les écoutes téléphoniques pour le compte de la Justice menacent de cesser leurs activités de surveillance. Ces cinq sociétés, qui font le lien entre les opérateurs téléphoniques et les enquêteurs, exigent des garanties sur leur avenir.

Augmentation du nombre d'écoutes téléphoniques. Pour éviter tout problème technique, ces entreprises doivent renouveler leur matériel tous les deux ans. Problème, les banques refusent de prêter de l'argent, expliquent-elles.

Leur activité est en effet amenée à disparaître, après le lancement de la plateforme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ), placée sous l'autorité du ministère de la Justice, et dont la date de fonctionnement reste inconnue. Un système créé pour renforcer le contrôle des écoutes, et réduire leurs coûts, expliquait L'Express. En 2013, 43 millions d'euros avaient en effet été dépensés pour les écoutes téléphoniques, contre 30 millions d'euros en 2012.

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Un ultimatum fixé au 15 novembre. Ces cinq prestataires privés, qui se savent condamnés par l'arrivée de la PNIJ, exigent donc un engagement de la Chancellerie sur la durée de leur activité. Sans gage du ministère, ces entreprises menacent de couper les écoutes demandées par la Justice d'ici le 15 novembre. 

"Nous ne prendrons plus les nouvelles réquisitions". "Le mot menace est davantage un cri d'alarme", assure Michel Besnier, dirigeant d'Elektron, interrogé par Europe1. "Nous précisons qu'à partir du moment où nous n'avons pas ces renouvellements, nos matériels arrivent à bout de souffle en fin d'année. A partir du 15 novembre, nous ne prendrons plus les nouvelles réquisitions. Si le ministère de la Justice ne fait rien, il n'y aura plus de système d'écoutes téléphoniques en France", ajoute-il.

La Chancellerie promet de recevoir les patrons de ces sociétés très prochainement. Quant à la PNIJ, elle a été lancée le week-end dernier, après publication du décret au journal officiel. Elle sera expérimentée pendant trois mois dans une douzaine de services d'enquête.

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