Les buralistes manifestent leur colère mercredi

Au cœur des revendications des buralistes : le marché noir mais également l'instauration du paquet de cigarette neutre ainsi que la hausse des prix du tabac.
Au cœur des revendications des buralistes : le marché noir mais également l'instauration du paquet de cigarette neutre ainsi que la hausse des prix du tabac. © Shanel Petit
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C.P. avec Shanel Petit , modifié à
Les buralistes sont à bout, et ils comptent bien le faire savoir mercredi matin. Ils manifestent dans le quartier de Barbès à Paris, où ils ont déversé deux tonnes de carottes. 

Les buralistes sont en colère et ils le font savoir mercredi matin à Paris, dans le quartier de Barbès. Une cinquantaine d'entre-eux y ont déversé deux tonnes de carottes, en référence à l’emblème de la profession. Au cœur de leurs revendications : le marché noir mais également l'instauration du paquet de cigarettes neutre ainsi que la hausse des prix du tabac qui a pour conséquence de faire baisser leurs ventes, de 1,2% d'ailleurs concernant les cigarettes en 2016. Il y aurait, selon eux, 250 millions d'euros de manque à gagner. 

5 euros le paquet de cigarettes. Les buralistes de la fédération d’île-de-France, de l'Oise et de Seine-Maritime, qui représentent au total 4.500 bureaux de tabac soit 40% du marché national, ont visé le quartier de Barbès qu'ils qualifient de "plus grand tabac illégal de France". Dans ce quartier, des dizaines de vendeurs à la sauvette revendent chaque jour des cigarettes de contrebande, à 5 euros contre 7 euros dans un bureau de tabac.  "Le commerce parallèle de tabac représente aujourd'hui plus de 25% de la consommation", a déclaré à l'AFP Bernard Gasq, président de la chambre syndicale des buralistes de Paris. "Il se traduit par un manque à gagner de plus de 3 milliards d'euros par an pour l'Etat, et 250 millions d'euros pour les buralistes. Depuis l'explosion de ce fléau en 2004, l'Etat a perdu en cumulé plus de 30 milliards d'euros, et les buralistes plus de 2 milliards, ça suffit !", a-t-il ajouté.

"Nous sommes bafoués". Un responsable de la confédération des buralistes à Paris a confié à Europe 1 mercredi matin, "nous sommes bafoués. Nous avons acheté nos commerces, nous avons des crédits sur le dos. Entre 5.000 et 6.000 buralistes vont encore disparaître. Notre profession tend à s’amaigrir énormément. Nous ne pouvons donc qu'être en colère quand on nous attaque sur nos fonds de commerce alors que tous les gens qui sont en place les ont payés !". 

En 2017, le recul des ventes pourrait se poursuivre avec une hausse prévue du prix des cigarettes et du tabac à rouler fin janvier de l'ordre de 30 à 40 centimes pour les premières et de 1,40 à 1,60 euro pour le second.