Les banlieues aussi touchées par la désertification médicale

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Sandrine Prioul et A.D , modifié à
Dans une cité de Grigny, une solution inédite a été trouvée pour lutter contre la pénurie de médecins : un praticien de l'hôpital a été délocalisé.

La pénurie de médecins ne concerne pas que des zones rurales. Certaines banlieues aussi manquent cruellement de généralistes. C'est le cas à Grigny, au cœur de l'Essonne. Devant l'urgence d'assurer l'accès de la population à un médecin, l'hôpital de Corbeil-Essonne a nommé un de ses praticiens hospitaliers dans une cité.

Manque de suivi médical. Dès lundi, le médecin va consulter à deux pas de la Grande-Borne, dans des quartiers où il ne reste plus que trois médecins à peine pour 10.000 habitants. Il en faudrait trois à quatre fois plus pour une couverture normale. Conséquence directe : ici, par exemple, les grossesses à risque sont deux fois plus élevées qu'ailleurs surtout par manque de suivi médical.

"Défi". Le docteur Ahmed Zoubir sera payé par l'hôpital local mais pour exercer dans un cabinet. "Quand on voit une région proche de Paris qui est un tel désert médical, où il n'y a personne qui veut s'installer, pour moi c'est un défi d'être la dernière porte entre l'hôpital et le patient. Je suis là, je vais essayer de m'installer et d'y rester", explique-t-il.

Pas d'autre choix. Installer un dispensaire au milieu de la banlieue parisienne, c'est une image inédite mais l'agence régionale de santé explique qu'elle n'avait pas le choix. L'hôpital qui a dépêché son médecin espère aussi que le concept va fonctionner pour que les urgences soient moins encombrées.