Les "Alsthommes" manifestent pour Belfort à Saint-Ouen

Plusieurs centaines de salariés des usines Alstom se sont donné rendez-vous devant le siège du groupe à Saint-Ouen. Un mot d'ordre : "Non à la fermeture".
Plusieurs centaines de salariés des usines Alstom se sont donné rendez-vous devant le siège du groupe à Saint-Ouen. Un mot d'ordre : "Non à la fermeture". © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Ils sont plusieurs centaines de salariés de l'usine Alstom de Belfort à s'être donné rendez-vous devant le siège du groupe à Saint-Ouen. Un mot d'ordre : "Non à la fermeture". 

Quelques centaines de salariés de l'usine Alstom de Belfort mais aussi d'autres sites du constructeur ferroviaire manifestaient mardi en fin de matinée devant le siège du groupe à Saint-Ouen pour dire "non à la fermeture". Au son des cornes de brume, des sifflets et des klaxons, les "Alsthommes", qui seraient un millier selon la CGT, en vestes grises et rouges siglées "Alstom" ou portant des chasubles de couleur, affichaient tous un autocollant "Non à la fermeture", un message répété sur une grande banderole accrochée aux grilles.

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Beaucoup de solidarité. Parmi eux, environ 300 manifestants venus de Belfort à bord d'un TGV spécialement affrété, un "symbole", ainsi que 50 d'Ornans, dans le Doubs, les ayant rejoints à Besançon, mais aussi des salariés venus d'autres sites. "Tous unis pour Alstom Belfort" proclamait une deuxième banderole.

La direction est attendue. Présent à Saint-Ouen, le leader de la CGT Philippe Martinez a demandé à la direction d'Alstom "d'écouter les salariés". "Pour l'instant, on n'a pas entendu la direction dire 'on ne fermera pas', Alstom et le gouvernement se renvoient la balle", a-t-il dit devant la presse, en ajoutant qu'il "est encore temps d'annoncer le maintien du site".

Du fatalisme. Ingénieur au bureau d'études de Belfort depuis huit ans, Marion Faverger se félicite que ses collègues d'Ornans, Valenciennes, La Rochelle, Le Creusot et Reichshoffen soient présents, et que même des collègues d'un site italien soient en grève. "Ca montre que tous les sites d'Alstom sont solidaires. Le premier en situation critique, c'est Belfort mais tous sont menacés", dit-elle. Son collègue Gilles Moncelet, aussi ingénieur au bureau d'études depuis huit ans, "a le sentiment qu'Alstom a la volonté d'asphyxier les sites français". "Rien n'obligeait Alstom à construire les 800 locomotives en Inde", observe-t-il, en référence à un contrat signé avec New Delhi. Technicien chargé des essais, Nicolas Letellier, 49 ans et 26 ans d'ancienneté à Belfort, est fataliste. Les efforts du gouvernement pour faire plier Alstom? "J'espère mais je ne crois pas tellement (...) C'est il y a deux ans qu'il fallait faire le travail", dit-il.

Les salariés d'Alstom sont appelés à faire grève mardi et à manifester au siège du groupe, alors que le gouvernement poursuit les discussions pour tenter de sauver l'usine de Belfort. Le constructeur avait annoncé début septembre son intention de transférer sa production à Reichshoffen, à 200 kilomètres.