L’enseignant "agressé" par des policiers lance un appel à témoins

© JACQUES DEMARTHON / AFP
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Le parquet de Bobigny a indiqué jeudi avoir ouvert une enquête confiée à la "police des polices". 

Que s’est-il passé le 22 septembre en début de soirée dans la gare de Saint-Denis ? Le parquet de Bobigny a indiqué ce jeudi avoir ouvert une enquête confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", après la plainte déposée par un enseignant de la Sorbonne. Guillaume Vadot assure avoir été victime de violences policières. Menaces de viols et de mort, clés de bras et même coup de taser… Il a été longuement entendu mercredi par deux enquêtrices de l’IGPN mais ne compte pas pour autant se détacher de l’enquête.

Dans une tribune transmise à Europe 1 et Libération, il incite les personnes présentes lors de son "agression" à se manifester. "Pour recueillir ces témoignages, sur le 22 septembre et au-delà, mon avocat Me Slim Ben Achour et moi-même mettons à disposition de toutes les personnes qui voudraient dénoncer ce qu’elles ont subi la boite mail suivante : temoignages.22septembre@gmail.com", écrit-il.

Les faits qu'il dénonce remontent au jeudi 22 septembre. L’enseignant s'apprête à sortir de la gare RER, accompagné d’une collègue, lorsque son attention est attirée par les "cris stridents" provenant d'une femme noire – qui n’a pas encore été identifiée- en train d'être interpellée. Un attroupement se forme. Il indique avoir sorti son téléphone pour enregistrer la scène jusqu’à ce qu’un policier lui indique qu'il n'a pas le droit de filmer dans l'enceinte d'une gare. Il sort alors de l’édifice pour pouvoir continuer à filmer.

" "J'ai été menacé de mort, de viol, attouché et brutalisé pendant plus de dix minutes" "

C’est à ce moment-là qu’il aurait été contrôlé par deux policiers qui, selon son récit, se montrent particulièrement véhéments. L'universitaire assure avoir été immobilisé contre une porte puis brutalisé, aussi bien physiquement que verbalement. "J'ai été menacé de mort, de viol, attouché et brutalisé pendant plus de dix minutes, par des agents qui m'ont ensuite forcé à effacer mes deux vidéos de la scène", précise-t-il dans sa tribune. Vidéos, qu’il a néanmoins pu récupérer grâce à l’aide d’un ami informaticien. Il indique également avoir reçu des coups notamment à la cheville et à la cuisse, ainsi qu'une décharge de taser au niveau du bras, les policiers lui demandant "si ça piquait".

Au-delà même de cette affaire, Guillaume Vadot, militant au NPA, espère que son histoire servira de déclic pour pousser les victimes de violences policières à porter plainte. "Des violences structurelles, devenues tristement banales, et qui ciblent massivement les personnes racisées, les habitantes et habitants des quartiers populaires. Des violences sexistes et homophobes aussi", écrit-il.