Le tueur d'Istres jugerait "normal" d'être condamné à la perpétuité

Karl Rose, le tueur d'Istres crédit : BERTRAND LANGLOIS / AFP - 1280
Le discernement de Karl Rose était altéré au moment des faits © BERTRAND LANGLOIS / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Jugé pour avoir tué au hasard trois personnes et blessé une quatrième, Karl Rose a estimé qu'il serait "normal" qu'il soit condamné à la perpétuité. 

Karl Rose, jugé devant les assises des Bouches-du-Rhône pour avoir tué trois personnes à Istres en 2013 , a estimé jeudi qu'il serait "normal" qu'il soit condamné à la perpétuité, quelques instants avant que la cour ne se retire pour délibérer.

Un discernement altéré. "J'ai vraiment pas été humain dans ma vie", déclare le jeune homme de 23 ans, qui avait 19 ans en 2013, lorsqu'il a tué à la Kalachnikov, au hasard dans les rues d'Istres, trois personnes, et blessés une quatrième. L'avocat général Olivier Couvignou a requis mercredi une peine de réclusion à perpétuité à son encontre, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Le magistrat n'avait pas contesté l'altération du discernement que les experts psychiatres et psychologues avaient diagnostiqué, mais l'avait assorti de "sérieuses réserves".

"Je ne peux pas vous offrir ma vie pour vous les ramener". "Je ne peux pas vous promettre de devenir quelqu'un de bien dans les prochaines décennies, mais je vais essayer", poursuit l'accusé. "Toutes les armes, toute la violence, je vais essayer de les chasser de ma tête, avec difficulté", lance-t-il debout, le dos voûté. "Moi, peut-être que ça ira mieux dans les prochaines décennies (...). Eux, ils auront toujours un couteau planté dans le coeur", lance Karl Rose en parlant des proches des victimes, nombreux dans la salle.

"Je suis vraiment, sincèrement désolé, même si c'est un peu intellectualisé", a-t-il poursuivi à leur attention, "je ne peux pas vous offrir ma vie pour vous les ramener". "Qu'est-ce qu'il y a dans votre coeur?", l'interrompt le frère d'une victime. "Pas grand-chose, visiblement", répond Karl Rose avant que le président ne mette fin à l'échange.

"Il n'est pas fou, mais il n'est pas normal." Auparavant, deux de ses avocats avaient demandé de prendre en compte l'altération du discernement de l'accusé. "M. Karl Rose confond le réel et le virtuel, ce n'est pas neutre (...) ce n'est pas rien, quand même !", a plaidé Me Yannick Le Landais. "C'est un malade mental, Karl Rose, de grande envergure ! Pour faire ce qu'il a fait, il faut être sérieusement atteint (...) L'étape d'après, c'était le lance-roquette. Il faut être quand même décérébré !" poursuit-il.

"Il n'est pas fou, mais il n'est pas normal. Voilà toute la difficulté", renchérit son confrère Me Thierry Ospital. "La sévérité est nécessaire et utile. L'excès de la peine requise, non", a-t-il conclu. Le verdict est attendu jeudi soir.