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Benjamin Peter, édité par Ugo Pascolo
Presque trois semaines après l'attaque de Radouane Lakdim, le supermarché rouvre ses portes jeudi matin. Un événement forcément chargé en émotion. 
REPORTAGE

C'est une réouverture à la fois symbolique et redoutée. Vingt jours après l'attaque de Radouane Lakdim, le Super U de Trèbes rouvre ses portes jeudi matin. Près de deux tiers des salariés vont être à leur poste à 10 heures, pour l'ouverture de la grille, épaulés par une quarantaine d'autres employés des autres Super U des environs. Et certains clients ont bien l'intention de revenir faire leurs courses dans ce supermarché dès ce premier matin.

"Il faut que les gens avancent". "C'est notre magasin fétiche de toute manière", lance Sylvie, une habituée. "On va y aller pour soutenir tous ces gens, mais avec une petite boule au ventre tout de même". "Il faut que ça rouvre, il faut que les gens avancent", ajoute-t-elle au micro d'Europe 1. "Il ne faut pas que les terroristes gagnent, ils ne peuvent pas gagner", détaille Danny, un autre habitué. De son côté, Nicole est bien décidée à revenir dans le Super U, mais appréhende beaucoup : "Je me sens un peu mal à l’aise, je ne sais pas si je dois dire un petit mot aux caissières que je connais, ou ne rien leur dire parce que ça leur rappelle l’attaque, c'est compliqué". 

Les bénéfices pour les victimes. "Tu vas y aller parce que tu es curieux, pour te refaire le film de ce qu'il s'est passé et je ne trouve pas ça bien", s'emporte quant à elle Amandine, cliente du magasin. "En trois semaines, les gens n'ont pas le temps de faire leur deuil !". "C'est trop tôt", résume-t-elle. Les employés appréhendent également cette réouverture, "Repasser devant l'accueil, là où tout s'est passé, repasser chaque jour devant la boucherie et ne plus voir les collègues, ça va faire très mal", expliquait sur Europe1 lundi un membre du personnel. Les grilles doivent se lever vers 10 heures, ce jeudi. Et pour associer les victimes à cette journée, les bénéfices de ce jeudi leur seront intégralement reversés.

>> Réécoutez le reportage de Jihane Bergagoui diffusé lundi :