Le sort de la faune mondiale dépend d'une meilleure gestion des espaces

Le sort de la faune mondiale dépend d'une meilleure gestion des espaces.
Le sort de la faune mondiale dépend d'une meilleure gestion des espaces. © JOAQUIN SARMIENTO / AFP
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avec AFP , modifié à
Les scientifiques estiment que l'accroissement de la population mondiale va augmenter les menaces pesant sur la faune mondiale, sauf si la gestion des espaces naturels est radicalement transformée.

Un quart des mammifères est menacé d'extinction. C'est également le cas pour 13% des oiseaux. D'après les scientifiques, l'accroissement de la population mondiale fait grandir cette menace, sauf si la gestion des espaces naturels est radicalement transformée. "La terre est capable de nourrir correctement 10 milliards de personnes tout en préservant les habitats pour une grande majorité des espèces", assurent les auteurs d'une étude publiée mercredi dans Nature.

Le développement de l'agriculture, principal facteur. La population mondiale devrait augmenter de 3,2 milliards de personnes d'ici 2060, majoritairement en Afrique. Le renforcement des politiques de protection de la nature et de réduction des impacts des activités "vont exiger un degré d'implication sans précédent des actionnaires, des scientifiques et des décideurs", préviennent-ils. Pour "environ 80% des espèces de mammifères et d'oiseaux terrestres menacés, la perte d'habitat est liée au développement de l'agriculture". Les autres facteurs, par ordre décroissant d'importance, sont l'exploitation forestière, le développement urbain, la chasse et les espèces invasives.

Le sud-est asiatique inquiète particulièrement. Les auteurs insistent particulièrement sur la biodiversité dans le sud-est asiatique, la Chine et l'Inde où 1.500 espèces de mammifères évoluent. C'est la région la plus riche devant l'Afrique sub-saharienne (1.200) et les régions tropicales de l'Amérique du Sud (900). C'est aussi dans cette région du monde que le rythme d'accroissement de la population et des richesses a été le plus fort depuis 1960 avec deux milliards d'habitants en plus et un PIB par personne multiplié par sept. Avec ce contexte économique, "la demande de terres agricoles et de protéines animales augmente, ce qui menace la biodiversité".

Accroître les rendements agricoles. Pour inverser cette tendance de l'érosion de la biodiversité, une meilleure gestion et une extension des zones protégées sera nécessaire, mais il faudra agir de manière bien plus large. Pour endiguer la perte d'habitats naturels, il faudrait mieux planifier l'usage des terres pour éviter la fragmentation des parcelles et la déforestation, accroître les rendements agricoles et changer certaines pratiques alimentaires. Accroître les rendements permettrait de "significativement réduire la demande de défrichage". Mais cela ne doit pas se faire au détriment de l'environnement (engrais, pesticides).

Les scientifiques estiment par exemple que dans les pays développés, les mêmes rendements pourraient être atteints avec 25% d'engrais en moins. L'alimentation de tous devra aussi comprendre moins de produits carnés, l'élevage consommant beaucoup de terres.