Le rapporteur public demande en appel l'interdiction d'une crèche à la mairie de Béziers

Robert Ménard défend la "tradition" que représenterait l'installation d'une crèche chrétienne dans sa mairie.
Robert Ménard défend la "tradition" que représenterait l'installation d'une crèche chrétienne dans sa mairie. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP , modifié à
En première instance, le tribunal administratif de Montpellier s'était prononcé pour l'autorisation d'installer une crèche, souhaitée par Robert Ménard.

Le rapporteur public de la cour administrative d'appel de Marseille a demandé lundi l'annulation d'une décision du maire de Béziers Robert Ménard d'installer une crèche dans l'enceinte de l'hôtel de ville durant la période de Noël. Le tribunal de Montpellier avait estimé que cette crèche s'inscrivait dans le cadre d'une "animation culturelle, nous ne partageons pas cette analyse", a expliqué lundi le rapporteur public.

"Pas de tradition locale". En première instance, en juillet 2015, le tribunal administratif de Montpellier, saisi par une plainte de La ligue des droits de l'homme (LDH), avait donné raison à Robert Ménard, proche du FN. La LDH avait fait appel du jugement.

La municipalité de Béziers a fait valoir "l'existence d'une tradition locale". Mais pour le ministère public, "il n'y a pas de tradition locale d'installation d'une crèche dans le hall de l'hôtel de ville de Béziers". Selon des témoignages, "c'était la première fois que cela avait lieu", a-t-il relevé en demandant l'annulation du jugement de première instance.

Un grand débat public. L'installation de crèches dans des lieux publics avait donné lieu à une importante polémique en France et à des décisions contradictoires des tribunaux. En novembre 2016, le Conseil d'État a tranché pour une interdiction des crèches dans un bâtiment public "sauf si des circonstances particulières montrent que cette installation présente un caractère culturel, artistique ou festif". Dans les autres emplacements publics, l'installation d'une crèche de Noël est légale, "sauf si elle constitue un acte de prosélytisme ou de revendication d'une opinion religieuse", a décidé le Conseil d'État. La cour administrative d'appel de Marseille rendra sa décision le 3 avril.