• Copié
François Coulon édité par G.P. , modifié à
Le printemps morose n'a pas favorisé la cueillette du muguet cette année. Les tarifs ont été revus légèrement à la hausse.
REPORTAGE

Vous trouverez un peu moins de muguet que d'habitude sur les étals cette année. La faute aux caprices de la météo, avec un temps très morose entre la mi-mars et la mi-avril. Et lorsque le muguet était prêt à être cueilli, encore fallait-il trouver assez de main d'oeuvre. Reportage en région nantaise, où l'on produit 85% du muguet français.

"On a couru après Usain Bolt". Il est un peu plus court que d'habitude, mais le parfum de sa vingtaine de clochettes est toujours aussi irrésistible qu'à l'accoutumée. La cuvée 2018 du muguet nantais a pâti d'un printemps morose. Le petit brin a joué les fainéants, avant d'être finalement boosté par quatre journées estivales la semaine dernière. La cueillette a alors pris des allures de courses contre la montre. "C'était un sprint : on a couru après Usain Bolt", s'amuse Philippe Naulleau, producteur de muguet à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.

Moins de muguet, des prix en hausse. Et puis les producteurs ont dû faire face à un handicap jamais connu jusqu'ici : un déficit de cueilleurs. "On a eu de la perte par manque de personnel pour pouvoir cueillir le muguet. Ça, c'est vexant. Qu'on puisse avoir de la perte par la culture passe, mais qu'on n'ait pas les bras...", déplore Philippe Naulleau. Chez lui, le producteur constate des pertes de 15 à 20%. "Chez certains collègues, ça peut être jusqu'à 30%", souligne-t-il. Les producteurs ont donc légèrement révisé leur tarif à la hausse cette année : +5%.