Le magazine Elle répond au Inrocks en rendant hommage à Marie Trintignant

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A.H. , modifié à
La semaine dernière, Les Inrocks avaient choisi de porter Bertrand Cantat en une, provoquant des réactions indignées. Le magazine Elle a choisi, lui, de rappeler la mémoire de Marie Trintignant, morte sous ses coups.

Une semaine après la polémique suscitée par la Une des Inrocks consacrée à Bertrand Cantat, le magazine Elle a choisi de rendre hommage à Marie Trintignant dans son édito, intitulé "Au nom de Marie". L'actrice, devenue l'un des symboles de la violence conjugale, avait été tuée le 1er août 2013 par le chanteur de Noir Désir, à Vilinus, en Lituanie. 

Le visage de toutes les femmes victimes de violence. "Avec cette grâce si singulière, son visage est devenu celui de toutes les femmes victimes de la violence des hommes. Le visage des 123 anonymes tuées par leur conjoint l'an dernier. Celui des 33 inconnues qui, chaque jour, dénoncent un viol en France. Celui des femmes harcelées ou agressées - 216.000 plaintes déposées en 2016", écrit la journaliste Dorothée Werner, auteure du texte. 

"Marie Trintignant, on ne t'oublie pas". Pour son numéro du 11 au 17 octobre, Les Inrocks avaient choisi d'afficher une photo de Bertrand Cantat en pleine une, accompagnée d'une longue citation où il évoque ses états d'âme. Un choix éditorial qui a choqué bon nombre de personnes, et notamment la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. "Au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poing ?", s'était-elle insurgée. "Marie Trintignant, on ne t'oublie pas. Il faudra davantage que la médiatisation obscène de Bertrand Cantat pour éteindre ta flamme", écrit la journaliste de Elle.

Cet édito est par ailleurs publié alors que de nombreuses femmes témoignent sur les réseaux sociaux des situations de violences et/ou de harcèlement auxquelles elles ont été confrontées, sous les hashtags #Balancetonporc et #MeToo

Bertrand Cantat a été condamné à huit ans de prison pour homicide en mars 2004. Après avoir passé quatre ans en prison, il a bénéficié d'une libération conditionnelle en 2007.