Laurence Fishcer, Europe 1, 1280 1:31
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté, accompagne des femmes victimes de violences avec son association "Fight for dignity". "C'est un travail d'orfèvre", confie-t-elle à Pierre de Vilno sur Europe 1.
INTERVIEW

Comme chaque année, le 8 mars est la journée internationale du droit des femmes. Pour Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté, "c'est un peu énervant" d'avoir une telle journée pour rappeler le droit des femmes. "Malheureusement, c’est un combat encore nécessaire", explique-t-elle au micro de Pierre de Vilno sur Europe 1.

Ce combat, elle le mène à sa manière, c'est-à-dire grâce au karaté et à son association "Fight for dignity". "Par le biais du sport", elle aide "des femmes traumatisées suite à des violences" à se reconstruire. "Elles sont une dizaine" à venir "une fois par semaine". Ce dernier point est "extrêmement important" car cela "montre une certaine régularité, chose que les femmes sont souvent en difficulté d’avoir, même parfois pour suivre des soins extrêmement importants".

"C'est un travail d'orfèvre." Et le fait d'être en comité restreint est également essentiel pour accompagner ces femmes du mieux possible car ce que réalise Laurence Fischer "est un travail d'orfèvre". "C’est un travail de sensation, de respiration, de décontraction", précise l'intéressée.

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"On va être en contact avec l’autre par le regard, on fait des exercices de toucher." "L’idée, c’est qu’elles se réapproprient leur corps. Le corps a été une source de souffrance donc il faut qu’elles le voient sous un angle différent. Parfois, il peut y avoir du déni ou un rejet de ce corps", confie-t-elle. Pour y parvenir, Laurence Fischer "essaye de leur faire vivre l’instant, d’être au présent" : "On va être en contact avec l’autre par le regard, on fait des exercices de toucher."

"Tout est basé sur ce travail de décontraction, que ce soit en début de séance ou en fin de séance. On finit par une petite séance de méditation, et au milieu on fait du karaté. Ce sont des fondamentaux, coup de poing, coup de pied, on pousse des cris", décrit Laurent Fischer.

Mais aujourd'hui, l'association a "vraiment besoin de soutien" pour mener à bien son combat". En ce vendredi 8 mars, "Fight for dignity" a donc lancé une opération de financement participatif. "On a de très forts besoins parce que la structure est très jeune", confie Laurence Fischer. "On a aussi lancé une recherche pour mesurer l'impact de la pratique du karaté et on espère aussi faire de la formation de formatrices pour pouvoir ouvrir la pratique ailleurs en France."