Ricoh veut procéder à 360 licenciements secs en France, soit 15% de son effectif dans l'Hexagone. 0:35
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C.O. avec Jihane Bergaoui et AFP , modifié à
Malgré des résultats qui "demeurent fortement bénéficiaires", la direction a annoncé "un nouveau projet de restructuration qui pourrait concerner 360 postes sur les 2.300 salariés que compte l'entreprise", selon un communiqué de l'intersyndicale.

Le groupe japonais de matériel bureautique Ricoh veut procéder à 360 licenciements secs en France, soit 15% de l'effectif dans l'Hexagone, principalement dans les services techniques et administratifs, ont indiqué mardi des sources syndicales. Malgré des résultats qui "demeurent fortement bénéficiaires", la direction a annoncé "un nouveau projet de restructuration qui pourrait concerner 360 postes sur les 2.300 salariés que compte l'entreprise", selon un communiqué de l'intersyndicale (CFE-CGC, CFDT, CFTC, FO, CGT).

"Repenser son organisation". La direction de Ricoh France "a présenté les grands principes de son projet de transformation d'entreprise" lors d'une "réunion sur les orientations stratégiques" en mars, a confirmé le groupe, basé à Rungis, dans le Val-de-Marne. "Pour assurer sa pérennité, Ricoh France se doit de repenser son organisation et son fonctionnement en tenant compte de l'évolution technologique de son offre et de ses marchés", explique l'entreprise, qui confirme que 360 postes seront concernés "dans les fonctions Services, back office et supports" mais "sans impact sur les forces commerciales".

Des licenciements contraints. Le projet, qui "devrait se clôturer à la fin de l'année 2018", doit être abordé lors "d'une première réunion" avec les représentants du personnel mercredi, précise l'entreprise. D'après Didier Guithou, secrétaire (CFE-CGC) du comité d'entreprise, la direction veut recourir à des "licenciements contraints", "elle ne veut pas négocier" un projet de ruptures conventionnelles collectives ni un plan de départs volontaires. "C'est plus facile pour eux. Ricoh France veut faire au plus vite et au moindre coût", a-t-il dénoncé.

Depuis un mois, les salariés vivent dans l'angoisse, explique également à Europe 1 Gérard Houot, délégué syndical CFDT. "Les gens se regardent en se disant : 'Est-ce que c'est moi, ce n'est pas moi' qui devra partir. L'ambiance est très tendue dans l'entreprise", regrette-t-il. "C'est une période très délicate dans la profession, une période de digitalisation des documents. Le métier de la reprographie est en chute donc l'entreprise anticipe sur les années à venir."

250 postes supprimés en 2013. L'intersyndicale de Ricoh France rappelle que la précédente réorganisation "a entraîné la suspension de 250 postes en 2013" et que, depuis cette année-là, "plus de 200 salariés supplémentaires ont quitté l'entreprise". Ricoh, entreprise de matériel bureautique (imprimantes, duplicopieurs, fax…) implantée dans une trentaine de villes en France, appartient à une multinationale japonaise qui emploie "plus de 108.000 employés dans le monde", selon son site Internet.