Le grand oral de Villepin devant les juges

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Pierre Rancé , modifié à
Interrogé mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris, il a nié avec âpreté avoir jamais trempé dans la manipulation Clearstream.

Calme et maître de lui, souriant, veston boutonné, très diplomate dans son attitude, Dominique de Villepin règle la hauteur des micros, avant de s'exprimer avec détermination :

- "Non, monsieur le Président, quand je réunis Jean-Louis Gergorin et le général Rondot dans mon bureau, il n'a jamais été question du nom de Nicolas Sarkozy en liaison avec un système de corruption ;

- "Non, je ne croyais pas utile, à ce stade, de communiquer des éléments non vérifiés à Nicolas Sarkozy ;

- "Non, je n'ai jamais été informé du caractère frauduleux de ces listings ;

- "Non, je ne cherche pas à couvrir Jacques Chirac, mais je n'ai jamais donné l'ordre à Gergorin, sur instruction du président de la République, de balancer Nicolas Sarkozy à la justice, comme cela est écrit dans le dossier.
C'est simple, carré, la défense de Dominique de Villepin est cohérente : Gergorin ment, Lahoud ment et Rondot se trompe. Pour tenter d'apporter un peu de contradiction, le président du tribunal appelle finalement Gergorin à la barre.

- "Vous avec entendu les dénégations de Monsieur Villepin ?"

- "Oui", répond l'ancien vice-président d'EADS, "je peux comprendre la position de loyauté de Monsieur Villepin, v is-à-vis du président Chirac, mais je maintiens ma position".