Le gouvernement autorise l'abattage de deux loups supplémentaires

36 loups ont déjà été abattus depuis juin 2016.
36 loups ont déjà été abattus depuis juin 2016. © SYLVAIN MACCHI / AFP
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avec AFP , modifié à
L'État a relevé, par un arrêté publié mercredi, à 38 le nombre d'abattages de loups autorisés par dérogation jusqu'en juin 2017.

Le gouvernement a autorisé l'abattage de deux loups supplémentaires jusqu'en juin 2017, en plus des 36 spécimens déjà tués depuis juin 2016, selon un arrêté publié mercredi et critiqué par les associations de défense de cet animal sauvage. "En supplément du nombre maximum fixé par l'arrêté du 5 juillet 2016, la destruction de deux loups peut être autorisée par les préfets", indique le texte, en précisant que cela ne pourra se faire que dans le cadre "de tirs de défense" lorsque des troupeaux ont été attaqués. Ces tirs sont autorisés par dérogation, le loup étant une espèce protégée.

Une espèce en péril. La population de canis lupus est désormais d'environ 300 spécimens en France, dont une majorité dans le Sud-Est. Quatre associations de défense du loup ont fait part de leur intention de contester l'arrêté devant le Conseil d'État et s'attendent à la publication d'un autre arrêté autorisant deux nouveaux abattages. "À ce total de 38 (36+2), s'ajoutent 10 loups trouvés morts depuis juillet 2016, principalement suite à des collisions, et non décomptés par l'État (...) et le braconnage invisible", écrivent-elles, estimant que le gouvernement "s'acharne contre les loups".  Selon ces associations, "sur une population estimée à moins de 300, ce nombre de 38 abattages (...) met en péril la conservation de l'espèce en France".

Près de 10.000 bêtes attaquées par des loups. Selon une étude commandée par le ministère de l'Environnement et publiée en mars, le taux de mortalité du loup s'est élevé en moyenne à 22% entre 1995 et 2013, sachant que sa survie est menacée à long terme lorsque ce taux avoisine les 34%. Mais sur la période 2014-2016, du fait de l'augmentation des abattages pour limiter les prédations sur les troupeaux, le taux de mortalité "pourrait atteindre les 34%", indique l'étude. Sur la période 2016-2017, les dégâts dans les troupeaux attribués au loup ont concerné 9.788 bêtes. Les départements ayant enregistré le plus de dégâts sont les Alpes-Maritimes (2.959 bêtes), la Savoie (1.780), les Alpes-de-Haute-Provence (1.193), le Var (928), les Hautes-Alpes (777) et l'Isère (709).