Le droit à l'oubli pour les malades du cancer revient à l'Assemblée

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Eve Roger et T.M.
Dans le texte présenté vendredi, les malades qui ont eu un cancer bénéficieront du droit à l'oubli dix ans après la fin des traitements au lieu de quinze auparavant.

Dans le cadre de l'examen du Projet de loi santé, le principe du "droit à l'oubli" pour les malades du cancer revient à l'Assemblée en deuxième lecture. En clair, il s'agit de la possibilité, lorsqu'on contracte un prêt auprès d'une banque, de ne pas déclarer aux assurances qu'on a été malade.

Des taux prohibitifs pour les anciens malades. Car les assurances appliquent dans ces cas-là des taux prohibitifs pour assurer leur prêt : 300% supplémentaires en moyenne. Par exemple, quand une personne lambda paie 20 euros par mois pour assurer son prêt, un ancien malade, même en rémission depuis plus de 5 ans, paye, lui, 80 euros.

Obligé de mentir pour avoir son prêt. Jean, 36 ans, a contracté un cancer du sang il y a treize ans. Pourtant guéri il y a dix ans, il a dû mentir pour obtenir un prêt de 500.000 euros auprès de sa banque. "Je n'ai pas révélé les problèmes de santé que j'avais eu en 2002 et à partir de ce moment-là, l'horizon s'est éclairci et j'ai enfin pu débloquer ce prêt."

Dix ans au lieu de quinze. Le texte parlementaire prévoit donc que le droit à l'oubli s'applique dix ans après la fin des traitements au lieu de quinze auparavant. Pour les enfants malades avant l'âge de 18 ans, ce droit à l'oubli sera effectif dès cinq ans après la fin des traitements. Néanmoins, la ministre de la santé Marisol Touraine ne veut pas soutenir un amendement qui vise à réduire le délai à cinq ans pour ceux qui ont eu un cancer dit de bon pronostic, c'est à dire où le taux de survie à cinq ans est supérieur à 80%. Mais rien ne dit que les députés ne le voteront pas.