Le "dentiste de l'horreur" fixé sur son sort mardi dans la Nièvre

Huit ans de prison ont été requis pour le "dentiste de l'horreur".
Huit ans de prison ont été requis pour le "dentiste de l'horreur". © BENOIT PEYRUCQ / AFP
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avec AFP , modifié à
Le "dentiste de l'horreur" de la Nièvre, accusé d'avoir mutilé une centaine de patients connaîtra son jugement mardi.

Le Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" pour avoir mutilé des dizaines de patients dans la Nièvre, connaîtra mardi le jugement du tribunal correctionnel de Nevers, huit ans de prison ayant été requis à son encontre.

Le but : "obtenir des remboursements". Lors du procès en mars, la procureure Lucile Jaillon-Bru avait dénoncé le "désastre sanitaire" causé par cet homme de 51 ans, auteur de "violences dont le but ultime était d'obtenir des remboursements" toujours plus importants de l'assurance maladie. Très attendue par la centaine de parties civiles, l'audience, initialement prévue sur dix jours, n'avait finalement duré que la moitié, le prévenu au visage bouffi restant quasiment mutique dans le box et se bornant à répondre à la plupart des questions par un laconique "pas de commentaire".

Des interventions sur des dents saines. En 2008, c'est au contraire un homme avenant, à la carrure de rugbyman et qui menait grand train, que les habitants de Château-Chinon, dans la Nièvre, avaient vu débarquer. Dans ce désert médical notoire, l'arrivée du dentiste, recruté par un chasseur de têtes, était une aubaine. Mais dès 2011, les plaintes de patients commencent à s'accumuler. Ils dénoncent notamment "des dents saines dévitalisées", des soins douloureux et mal réalisés, ainsi que des surfacturations et diverses malversations. Sous l'impulsion d'une victime, un collectif est créé, qui recensera jusqu'à 120 cas.

"Vide intérieurement". Inquiété par la justice en 2013, Mark Van Nierop prend la fuite au Canada. Il y sera interpellé en septembre 2014 alors qu'il tentait de mettre fin à ses jours, avant d'être remis à la justice néerlandaise puis française. A l'audience, son avocate, Me Delphine Morin-Meneghel, a plaidé qu'il avait "besoin de paraître pour être". "Quand il perd tout matériellement, ça révèle au monde qu'il n'est rien, qu'il est vide intérieurement", avait-elle notamment fait valoir, avant de réclamer la requalification de nombreux faits, ainsi que des relaxes et des prescriptions.