Le débat sur la fin de vie s'invite dans la pré-campagne présidentielle

Le débat sur la fin de vie s'invite dans la pré-campagne présidentielle.
Le débat sur la fin de vie s'invite dans la pré-campagne présidentielle. © AFP
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Théo Maneval
L'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité réclame à nouveau la légalisation de l'euthanasie active et considère que François Hollande n'a pas tenu ses promesses.

François Hollande n’avait jamais promis de légaliser l’euthanasie active. Mais les militants de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), réunis samedi en assemblée générale de rentrée, estiment qu’il n’est pas allé assez loin. La dernière loi votée en février rappelle le droit à la sédation, c’est-à-dire le droit à endormir le patient jusqu'à sa mort. Elle impose aussi au médecin de respecter les consignes rédigées à l’avance par un malade concernant sa fin de vie, tout en laissant deux possibilités d’y déroger.

"Le compte n’y est pas, nous n’avons pas été entendus". Pour Jean-Luc Romero, le président de l'ADMD, la question de la fin de vie fait du surplace. Il veut remettre le débat au cœur de la campagne présidentielle. "Le compte n’y est pas, nous n’avons pas été entendus. La sédation terminale, on vous endort, vous êtes sûr de ne jamais vous réveillez, sauf qu’on attend que vous mourriez de faim et de soif. Aujourd'hui, les lois ne sont pas des lois sur les droits des personnes en fin de vie. Nous voulons une loi qui place celui qui meurt au centre de la décision et non pas ceux qui sont autour du lit."

 

De nouveaux droits accordés. Un procès en immobilisme que rejette le député socialiste Alain Claeys, corédacteur de la dernière loi sur la fin de vie. Selon lui, de nouveaux droits ont été donnés aux patients depuis 2012, comme la possibilité de désigner une personne de confiance. "Son rôle est d'exprimer ce que souhaiterait le malade, s'il était autonome et conscient. Cette personne de confiance prend le pas sur toute hiérarchie dans la famille et s’impose au médecin. Au vu de récents conflits sur cette question, c’est essentiel."

Essentiel mais pas suffisant pour les militants de l'ADMD, qui vont partir en campagne et arpenter dans les prochaines semaines les réunions publiques des candidats à la présidentielle.