Le combat de Florence Henry pour sa fille autiste : "J'ai cherché des solutions partout"

Florence Henry
Florence Henry © Europe 1
  • Copié
Guillaume Perrodeau , modifié à
Chez Christophe Hondelatte, Florence Henry revient sur la méthode qui a permis à sa fille, diagnostiquée autiste à l'âge de 3 ans, d'être aujourd'hui en Terminale S et de suivre une scolarité normale.

C'est une longue route, entamée seule contre tous, qu'a entrepris Florence Henry en 2005. À l'époque, les médecins lui annoncent que sa fille, Océane, présente des "troubles autistiques". Chez Christophe Hondelatte mardi, cette mère de famille raconte son combat pour que sa fille progresse et suive, aujourd'hui, une scolarité normale.

Le diagnostic. Océane a trois ans lorsque ses parents l'emmènent voir une jeune médecin en neuropédiatrie. La petite fille ne parle pas, pleure sans arrêt, son regard flotte, comme une absence au fond du regard. Le diagnostic de la professionnelle de santé tombe. Océane présente des "troubles autistiques". On dit alors à Florence Henry que sa fille ne parlera jamais, qu'elle ne comprendra pas ce qu'on lui dit et que tout sera plus difficile.

Aujourd'hui, 17 ans après et avec le recul, Florence Henry n'en veut pas aux médecins de l'époque, pour avoir tenu cet avis médical si dramatique. "Quand on est enfermé dans un système où l'on vous dit que c'est impossible, vous n'allez pas communiquer autre chose aux parents comme message", explique la mère de famille.

>> De 14h à 15h, c’est Hondelatte raconte sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission de Christophe Hondelatte ici

"Emprisonner son attention, c'est le mot". Florence Henry décide alors de se battre et met sa vie de côté pour faire progresser sa fille. "J'ai cherché des méthodes partout", confie la mère de famille. Finalement, l'école se fera à la maison.

Pour capter l'attention de sa fille et tenter de la faire progresser, elle passe par des jeux, du mime, des cartes. Dix heures de mise en scène par jour, d'une méthode totalement personnelle, pour réussir à "attirer Océane dans la réalité". "Emprisonner son attention, c'est le mot. J'ai commencé en lui prenant le doigt et en suivant juste une ligne", confie Florence Henry. "Le premier défi, c'était de la faire s'asseoir et tenir un peu". Jour après jour, la mère d'Océane tente de grappiller des secondes précieuses, "pour que son esprit reste dans cette réalité".

Capture

Florence Henry et Christophe Hondelatte © Europe 1

"C'est Océane qui décide". Dans son livre, L'enfermement, Florence Henry détaille cette méthode. Méthode qui permet à Océane, petit à petit, d'apprendre le verbe "être", les multiplications, de commencer à jouer avec sa petite sœur, de développer de l'empathie. Au point qu'à la fin du CM2, l'inspectrice qui se déplace pour évaluer à domicile les avancées d'Océane valide tout le cycle primaire.

Si bien qu'en 2013, Océane rentre en cinquième, au collège "normal". Lundi dernier, la jeune fille a fait ses débuts en Terminale S, quelques semaines seulement après avoir eu 19/20 à son bac de français.

"Aujourd'hui, ce n'est plus moi qui envisage, mais c'est Océane qui décide, qui se met la pression toute seule et qui a de l'ambition", témoigne Florence Henry. Aux yeux de sa mère, Océane est-elle encore handicapée ? "Non. Evidemment, quand elle est avec des gens qu'elle n'aime pas, elle reste un peu timide et ne va pas trop parler. Mais sinon, non, il n'y a aucune trace."