Le changement climatique pourrait menacer 80% des espèces d'oiseaux migrateurs

Une grande majorité d'espèces d'oiseaux migrateurs sont menacés par les changements environnementaux.
Une grande majorité d'espèces d'oiseaux migrateurs sont menacés par les changements environnementaux. © FRANK RUMPENHORST / DPA / AFP
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Selon un scénario imaginé par des scientifiques à partir de projections sur les conditions environnementales de 2050, 80% des espèces d'oiseaux migrateurs seraient affectés par les changements climatiques.

En 2050, près de 80% des espèces d'oiseaux migrateurs pourraient être impactées par le dérèglement climatique, selon une étude publiée lundi dans la revue spécialisée Nature Climate Change et repérée par Le Monde.

80% des oiseaux migrateurs menacés. Les chercheurs à l'origine de cette étude se sont intéressés au cycle complet de la vie de 715 espèces d'oiseaux migrateurs comme les grues, les hirondelles ou encore les rossignols. En combinant plusieurs scénarios de changement de climat et d'utilisation potentielle des terres en 2050, les scientifiques sont parvenus à un constat : près de 80% des espèces migratrices pourraient être affectées par les changements environnementaux en 2050.

Des parcours rallongés et des pertes plus importantes. Plusieurs conséquences sont alors possibles. Soit les populations estivales ou hivernales de ces volatiles seront amputées de plus de 10%, soit leur parcours migratoire sera rallongé de 10%. Il est également possible, selon les chercheurs, que les oiseaux arrivent trop tôt ou trop tard sur leur lieu de nidification et que cela ait des conséquences sur l'équilibre du rapport entre reproduction et pic de nourriture. Enfin la dégradation des habitats par la déforestation, l'urbanisation ou la culture intensive pourront aussi avoir d'importantes conséquences. 

Déjà moins d'oiseaux migrateurs. Et ces scénarios semblent déjà à l'oeuvre. À l'échelle mondiale, plus de la moitié des populations d'oiseaux migrateurs ont vu leur population se réduire ces trente dernières années, assure Damaris Zurell, géo-écologue à l'université Humboldt de Berlin et première auteure de l'étude, citée par Le Monde. À terme, ce sont tous les écosystèmes qui seraient perturbés, craint Wilfried Thuiller, chercheur au laboratoire d’écologie alpine de Grenoble (université Grenoble-Alpes, CNRS) et coauteur de l’étude.